Tract a parcouru le portrait au fil du couteau que le journaliste MTG fait de TAS, avec des révélations sur le parcours personnel, les hobbies et passions privées de Thierno Alassane Sall, qu’il qualifie « d’homme qui refuse d’être un bouton ».TAS de ses initiales est en effet dans l’actualité brûlante avec son récent brûlot où il révèle moult secrets d’État, autour de la gestion du pétrole et du gaz sénégalais et du contrat que Macky Sall lui a ordonné de donner au groupe français Total. TAS viole les secrets d’État au nom de la vérité. De sa vérité en tout cas. Dans les 498 pages de son ouvrage « Le protocole de l’Elysée, confidences d’un ancien ministre du pétrole », le désormais opposant virulent Thierno Alassane Sall martèle avec force ses convictions. Le journaliste MTG ne manque pas de noter que « les lignes du livre sont comme les traits de son visage: revêche, sec, dur, sévère, sérieux jusqu’au sinistre. L’on sent entre les lignes le parfum d’un homme courage pas lige, qui préfère mourir avec ses idées, mais l’on devine entre les chapitres son caractère têtu. Obstiné à l’extrême. L’on décèle aussi un soupçon de prétention, un dégoût pour les faux-culs, les hypocrites, les parasites. Ce livre est une copie conforme de la personnalité d’un ancien ministre droit dans ses bottes qui n’a pas froid aux yeux, qui a soif de vérité. De revanche aussi. Son livre dévoile des scoops majeurs du règne de Macky Sall, le protocole de l’Elysée montre des scènes jamais vues avant, comme ses sms de Boun Dionne, la face «roublarde » d’un Président plus Machiavel que jamais avec ses collaborateurs, les secrets longtemps cachés du scandale Petrotim »…
Si certains fragments du livre apportent des infos inédites, on reste beaucoup plus sceptique sur les moyens employés : la divulgation de certains secrets d’Etat. Même si l’auteur s’en défend dès l’entame de son livre : «Lorsque se taire participe à trahir le pays, parler devient un impératif. »Il n’a pas parlé, il a craché ses vérités. Mais qui est cet ancien ministre de l’Energie qui a osé défier le Président Macky Sall et tourner le dos aux lambris dorés du palais pour s’approcher davantage du chemin de sa vérité ?
Thierno Alassane Sall a des faux airs de timide, qui traîne un physique à l’ancienne mis en exergue par des verres correcteurs qui mangent un visage en couteau, qui ne compte pas regarder la vie en spectateur. Ce quinqua s’engage aux côtés de Macky Sall, dès que l’ancien président de l’Assemblée nationale décide de mettre sur pied l’Alliance pour la République (Apr), en fin 2008. Thierno Alassane Sall qui garde de bons souvenirs de sa collaboration avec l’actuel Président au temps où il occupait la station primatoriale, le suit. «La création de l’Apr a été une aubaine pour formaliser mon engagement politique», consent-il. Plus tard, le 2 décembre 2009, Thierno Alassane Sall est élu coordonnateur des cadres de l’Apr où il se targue d’actions novatrices, dans le sens de rapprocher les cadres du petit peuple.
Thierno est un fils du populeux quartier de Grand-Thiès. Il a grandi dans une famille où on ne badine pas avec les préceptes de la religion musulmane. Son père enseignant fait partie de la famille Sall, qui dirigeait l’une des mosquées de ce quartier.
Au sein de la fratrie de neuf (9) bouts de bois de Dieu, le môme Thierno pousse sous les ordres d’un père rigoureux et intransigeant sur la bonne conduite à tenir. Après ses études coraniques, obligatoires à la maison, Thierno profite de son temps libre pour taquiner du ballon rond. «J’étais un très bon gaucher qui jouait attaquant», lâche-t-il. On n’en saura pas plus. Aujourd’hui, ce supporter du Barça préfère se calfeutrer confortablement dans son fauteuil, le dimanche, pour regarder les étoiles de Barcelone scintiller sur la pelouse du Camp Nou. «Il y a une part d’imprévisible et de génie dans le jeu du Barça», avise-t-il.
Cette passion pour le football ne l’a pas empêché de mener un parcours scolaire sans tache. Le gamin passe les classes, comme un cheval dressé franchit les barres d’obstacles. Au lycée Malick Sy de Thiès, il fait partie des meneurs de grève qui empêchent les responsables de l’établissement de dormir du sommeil de l’injuste. «J’étais de nature turbulente», avoue-t-il, avec une poussée de fanatisme. Cet engagement ne l’empêche pas de décrocher son baccalauréat série C. Le jeune premier, qui a longtemps considéré son grand frère, actif militant de Aj-Pads, comme son miroir, bénéficie d’une bourse d’études à l’Ecole nationale d’ingénieurs de Sfax en Tunisie. «Le pays que j’aime le plus au monde», dit celui qui aime, par-dessus tout, voyager à travers les livres. «J’ai toujours un bouquin à la main», sourit-il.
L’étudiant noir se mêle des manifestations contre Israël menées par les responsables de l’Organisation de libération de la Palestine (Olp). Il s’imprègne de la culture des morts érigés en martyrs dans ce pays arabe. Après quatre ans d’études, il retourne au bercail en 1989, avec son diplôme d’ingénieur des télécoms. L’Asecna lui tend les bras et il fait une période de bizutage de six mois à Niamey (Niger). Depuis, il s’est bonifié au fil des ans et fait partie des trois rares auditeurs internationaux de l’aviation civile que compte le Sénégal.
Aujourd’hui, il fait partie des deux Africains membres du comité de rédaction du 19e annexe de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci). Pour décompresser, il écoute Ndiaga Mbaye, Ndongo Lô, Baba Maal. Thierno Alassane est aussi un cinéphile qui adore l’inimitable Inspecteur Columbo et admire la gouaille de Al Pacino… Il aura bien besoin de puiser dans les caractères trempés de ses deux acteurs de renom pour passer le message de son brûlot qui met à nu le régime de Macky Sall.