Une trentaine d’élèves ont été attaqués à la veille de leur examen de fin d’études secondaires par des hommes armés qui ont violé une ou plusieurs lycéennes dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué lundi des sources au sein de l’Eglise et du gouvernorat.
Un groupe d’hommes armés a attaqué dans la nuit de dimanche à lundi un centre qui hébergeait 32 élèves à Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uélé. Ces élèves – 16 garçons, 16 filles – « s’étaient regroupés pour passer le lendemain (lundi) le test de dissertation« , a déclaré à l’AFP l’abbé Georges Semende, du diocèse d’Isiro-Niangara. « Ces bandits ont violé les filles« , a-t-il accusé.
Le porte-parole du gouverneur, Félicien Nangana a fait état d’une jeune fille violée. « Malgré ce traumatisme, ils ont accepter de passer leur test de dissertation. Les autorités ont ouvert une enquête« , a ajouté l’homme d’Eglise. « Je suis révolté à la suite de l’attaque et du viol des élèves à Isiro en plein examen« , a réagi sur Twitter le député Claudel Lubaya qui a invité la coalition au pouvoir à Kinshasa à « tirer les conséquences de la défaillance des ministres et services commis à la sécurité« .
Dans la province orientale du Sud-Kivu, quelque 700 lycéens et leurs enseignants ont dû fuir des combats à proximité d’un centre scolaire, selon Nyange Saluba, un responsable de la société civile près de Mikenge (territoire de Mwenga). Les affrontements ont opposé des groupes armés locaux à des milices Banyamulenge (Congolais tutsis rwandophones) qui se font la guerre depuis plusieurs mois sur les hauts-plateaux de Fizi. « Nous avons chassé ces hors-la-loi » qui voulaient « saboter les épreuves scolaires« , a déclaré à l’AFP le capitaine Dieudonné Kasereka porte-parole de l’armée dans la région. Jeudi, dans la province voisine du Nord-Kivu, deux élèves de primaire ont été tués et deux blessés dans un centre d’examens scolaires visé par des hommes armés.
L’épidémie de Covid-19 a semé le désordre dans le calendrier scolaire en RDC, pays de plus de 80 millions d’habitants dont une bonne moitié a moins de 20 ans. Seuls les élèves passant des examens ont repris les cours le 10 août, après la levée de l’état d’urgence sanitaire décrété fin mars. Les autres élèves ne vont plus à l’école depuis fin mars.