Deux députés et deux militants ivoiriens favorables à l’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro ont été libérés dans la nuit de vendredi à samedi, à un mois du scrutin présidentiel, a appris l’AFP auprès de l’un d’eux, le député Tehfour Koné.
« J’ai été libéré pendant la nuit vers 1h du matin (locales et GMT). J’ai pu regagner Abidjan », a affirmé M. Koné, député pro-Soro d’Abobo (quartier populaire d’Abidjan), qui était incarcéré à la prison de Tiassalé, à 120 km au nord de la capitale économique.
Le député « Konda Soumahoro ainsi que deux autres militants ont été libérés également mais (le député Alain) Lobognon, Soul to Soul (Souleymane Kamagaté Koné, ancien chef du protocole de Soro) et les deux frères (Simon et Rigobert) de Guillaume Soro sont toujours en prison », a-t-il précisé.
Il s’agit de libérations conditionnelles.
Guillaume Soro s’est porté candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre mais le Conseil constitutionnel a invalidé sa candidature. Ancien allié du président Alassane Ouattara, il a en effet été condamné à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics ». Il est aussi accusé de « tentative d’insurrection ».
Une vingtaine de proches de M. Soro, dont cinq députés, avaient été arrêtés en Côte d’Ivoire fin décembre 2019 après son retour avorté à Abidjan. La plupart sont accusés de « tentative d’insurrection ».
Amnesty International avait alors jugé « très suspectes » les poursuites contre M. Soro et ses partisans, « les accusations semblant être motivées par des considérations politiques » selon l’ONG.
Le Conseil constitutionnel a rejeté le 14 septembre la candidature de M. Soro à la présidentielle (ainsi que 39 autres des 44 candidatures dont celle de l’ex-président Laurent Gbagbo) mais validé celle du président sortant Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé.
L’opposition a appelé à la désobéissance civile, accusant le Conseil constitutionnel et la Commission électorale indépendante d’être « inféodés » au pouvoir.
La crainte de violences électorales meurtrières est forte en Côte d’Ivoire, dix ans après la crise post-électorale née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3.000 morts après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara.