Côte d’Ivoire : manif dispersée aux gaz lacrymogènes ce lundi dans la principale ville de l’Est

La police a dispersé lundi une manifestation de l’opposition à Abengourou, principale ville de l’Est de la Côte d’Ivoire, à cinq jours de l’élection présidentielle, ont rapporté des témoins à l’AFP.

Manifestant contre la candidature controversée à un troisième mandat du président Alassane Ouattara, ils ont érigé des barricades dans le centre d’Abengourou, avant d’être délogés à coups de gaz lacrymogène par la police, a indiqué à l’AFP un journaliste local.

« Il s’en est suivi un affrontement entre policiers et manifestants, des jeunes pour la plupart, organisés en petits groupes très mobiles », selon ce journaliste.

Les commerces de la ville ont fermé et les taxis ont arrêté de circuler.

Le président Ouattara était passé jeudi dernier dans cette ville, dans le cadre de sa campagne.

A Adou, un village proche d’Abengourou, la police a encadré « une marche pacifique contre le troisième mandat » et le « boycott de la présidentielle » rassemblant quelques centaines de personnes, selon un habitant.

A Abidjan, dans le quartier d’Akouédo, où se situe la plus importante caserne militaire du pays, des heurts ont opposé des policiers à plusieurs dizaines de manifestants qui ont érigé des barrages, selon des habitants.

La campagne électorale est émaillée d’incidents et d’affrontements meurtriers qui ont fait au total une trentaine de morts depuis le mois d’août.

Les incidents les plus graves se sont produits la semaine dernière à Dabou, à 50 km à l’ouest d’Abidjan, où des affrontements intercommunautaires ont fait 16 morts et 67 blessés.

Au pouvoir depuis 2010, le président Ouattara se présente pour un troisième mandat jugé « anticonstitutionnel » par l’opposition, qui a appelé à « la désobéissance civile » et au « boycott actif » de l’élection.

La crainte d’une escalade de violences électorales meurtrières est forte en Côte d’Ivoire, dix ans après la crise post-électorale née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3.000 morts, après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara.