En politique, il ne faut jamais dire jamais. Et, Idy nous l’apprend encore et le confirme en se faisant nommer à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese), en replacement d’Aminata Touré.
Depuis sa chute, – en tant que tout-puissant Premier ministre dans l’ère Wade et non moins n°2 du Parti démocrate sénégalais (au pouvoir) – survenue en 2004, avec les fameux et fumeux « chantiers de Thiès », le leader du parti Rewmi, Idrissa Seck, peut s’attabler à la « salle des banquets » des compagnons de Macky. Après tant d’années de diète politique dans l’opposition, il lui est difficile de faire la fine bouche. Il a d’ailleurs pris les devants pour qu’on ne l’accuse point de « xaraan kat » ou intrus dans ce mariage gouvernemental.
En maître du « je » laissons-le prendre la parole face à la presse, pour nous donner l’explication de sa propre décision. «Nous avons pris un choix positif de répondre à l’appel du président de la République», a t-il déclaré. Cet appel du 1er novembre 2020 est d’une grande importance pour l’ex-fils « poly-tics » de Me Wade. «Je suis de ceux qui pensent que tout le monde doit mettre la main à la pâte, pour le développement du Sénégal, car le pays nous appartient et la classe politique à la lourde responsabilité de montrer la voie », justifie l’adversaire de Macky Sall à l’élection présidentielle de 2019.
Mais, il prend le temps de se gausser de ceux qui pensent qu’il est fini politiquement. « On m’a plusieurs fois déclaré mort en politique, mais je suis toujours vivant », clame-t-il.
Alors, malgré la désapprobation de certains militants de Rewmi sur cette décision de prendre part et goûter aux galettes du pouvoir, le supposé signataire du « protocole de Reubeuss » pense autrement. «On n’est pas entré en politique pour déconstruire ou pour gâcher. Et nous sommes dans un contexte où la pandémie de la Covid-19 a basculé le monde, en particulier l’économie. Même les superpuissances ont pris leur part de ce désastre», déclame l’ancien Pm alias Ndamal Kajoor.
Pourtant, l’ancien maire de Thiès a fait noter qu’après l’élection présidentielle de 2019, tous les autres candidats s’étaient regroupés chez lui pour s’indigner et ainsi réfuter les résultats. Rien à bouger. Macky est resté au pouvoir. Mais, par la suite, a t-il indiqué, le chef de l’Etat sénégalais avait initié le processus du dialogue national.
Et c’est là, au cours de ce dialogue national coordonné par Famara Ibrahima Sagna que lui, Idrissa, déroulant son plan Orsec, pardon, à Seck, a pris la décision de « haut vol » de côtoyer, à la surprise générale, celui à qui il demandait des comptes sur les « fonds de Taïwan ».
Al Makhtoum Seydi