Ce 24 novembre, le contributionniste aux textes interminables, Mody Niang, se fend d’un texte, comme à l’habitude interminablement long et qu’aucun Sénégalais normalement constitué n’aura la patience de lire jusqu’à la fin. Dans ce poulet infobèse, recu par Tract, le vieux Niang reprend la parole uniquement pour redire qu’il va…se taire.
Voici le texte. Bon courage aux lecteurs :
Mon retrait du débat politique : ma famille élargie et quelques amis, seuls à la base de la décision.
J’ai conclu un long entretien avec Seneweb, en annonçant, le cœur gros, vraiment gros, ma décision de me retirer du débat politique. Depuis deux ans ou plus, ma famille élargie et quelques amis exercent sur ma personne une pression insistante, de plus en plus forte, pour me convaincre de me retirer du débat politique.
Les arguments avancés par les uns et par les autres, pour justifier leur demande pressante sont que, d’une part, il temps est venu de ménager mon âge et ma santé, en observant une longue pause, faute de ma retirer définitivement, ce qu’ils auraient préféré. Un autre argument qu’ils brandissent est que, depuis une quarantaine d’années, je mène, avec quelques rares compatriotes, un combat sans merci contre tous les régimes qui se sont succédé au Sénégal. Sans grands résultats d’ailleurs, pensent-ils car je ne peux pax changer le Sénégal et les Sénégalais qui font partie des peuples les plus faciles à gouverner.
Sans doute, n’ont-ils pas tout à fait tort, si l’on en juge par ce qui s’est passé dans notre pays depuis le 3 mars 1963 et, en particulier, depuis le 1er avril 2000, point de départ des plus gros malheurs que nous vivons aujourd’hui. Même si je les comprends, même si je suis convaincu qu’ils ne me veulent que du bien, je n’ai pas tout à fait la même vision qu’eux du militantisme politique et citoyen.
Je n’écris pas pour plaire, ni pour nuire par ailleurs à qui que ce soit. Je n’écris surtout pas sur commande. J’écris ou interviens sur les plateaux de télévisions ou devant les micros de radios, pour exprimer mon point de vue sur la manière dont mon pays est gouverné par les présidents qui se sont succédé à la tête de notre pays, et principalement par les deux derniers. Je ne suis surtout pas naïf au point de croire que je peux changer le Sénégal et les Sénégalais. C’est là un objectif titanesque qui ferait reculer Hercule. Il y faut donc plus qu’un modeste Mody Niang, bien plus que des Mody Niang. Il y faut un peuple debout, conscient de ses responsabilités citoyennes et prêt à les exercer chaque fois que nécessaire, chaque fois que nos dirigeants se comportent comme si le pays était leur propriété exclusive, eux, leurs familles et leurs camps élargis. Et ils se comportent toujours comme tels.
En attendant que le peuple se décide à se réveiller et à faire face à nos indignes dirigeants, je considère le Sénégal, mon pays, comme un vaste jardin national où je cultive modestement ma part, même si je suis convaincu que l’écrasante majorité de la population n’en fait pas autant. Tant pis si les mauvaises herbes envahissent le jardin et contribuent à limiter de façon drastique les quantités de récoltes attendues ! L’essentiel pour moi est d’avoir cultivé même modestement ma part et d’avoir la conscience tranquille.
Donc, ma famille et certains de mes amis n’ont pas tout à fait tort de m’inciter toujours à jeter l’éponge et à faire comme tout le monde. J’ai alors décidé, par respect pour eux et sans partager totalement leur vision, de prendre la décision qui n’a pas manqué, naturellement, de susciter des réactions dont l’écrasante majorité m’est largement favorable, au contraire d’un tout petit nombre composé des mêmes tristes individus, qui saisissent l’opportunité pour exprimer leur hypocrisie, leur méchanceté, leur morbide jalousie. Deux ou trois, dont j’ai pris le temps de lire tous les textes, ont voulu malhonnêtement lier ma décision à la plainte-bidon qui m’a valu, en première instance, une condamnation de trois avec sursis et un dédommagement de dix millions, à payer conjointement avec Papa Alé Niang au plaignant, qui serait plutôt en prison si nous vivions dans un pays sérieux, avec à la tête des hommes et des femmes dignes de la fonction, ainsi qu’une juste indépendante ne rendant compte qu’à sa conscience.
Je rappelle que la loi fait obligation à l’OFNAC de présenter tous les ans un rapport d’activités au Président de la République et de le rendre ensuite public par tous moyens appropriés. Dans son rapport, l’OFNAC fait des recommandations à son destinataire. Dans son rapport 2014-2015, on peut retenir la recommandation suivante :
« Relever immédiatement de ses fonctions le Directeur général du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD) et ne plus lui confier aucune responsabilité dans l’administration. » Je ne fais pas état du rapport qui l’accable et qui dort, avec de nombreux autres, sur le bureau du Procureur de la République. Naturellement, la recommandation de l’OFNAC n’a pas été suivie d’effets et ne pouvait l’être en aucun cas.
Le présumé délinquant a été défendu publiquement et sans état d’âme par le Président-politicien, au soir du 31 décembre 2018, ainsi son ancien Premier Ministre, le Premier Ministre-bouton qui n’a même pas eu honte de mentir pour charger le chef de mission de l’OFNAC qu’il présentait comme « un Français qui est venu rédiger le rapport et a repris immédiatement l’avion pour rentrer en France ».
Pourtant, il connaissait parfaitement Papa Ibra Kébé – c’est de lui qu’il s’agit. Il l’a connu à Kafrine, à Gossas comme à Kaolack. En outre, il était aux premières loges à la Sorbonne quand M. Kébé présentait l’une de ses thèses. Le président-politicien ne s’est pas d’ailleurs arrêté en si bon chemin.
Cela ne lui ressemblerait pas. Contre toute attente vraiment, et sans aucun respect pour l’OFNAC qu’il avait mis en place, disait-il, pour lutter efficacement la fraude et la corruption, il nomme son poulain Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Ma famille et certains de mes amis n’ont pas donc tout à fait tort et je suis parfois obligé d’être d’accord avec eux. Ce qui se passe chez nous est carrément désagréable, parfois insupportable, au point que j’ai été plusieurs fois tenté de baisser les bras et de laisser faire comme tout le monde ou presque. Mais, je finis toujours par reprendre le combat, tout en sachant qu’il n’aura pratiquement pas des effets significatifs sur ce peuple que notre SEIGNEUR a peut-être créé à partir de la plus molle des boues.
Pour revenir à l’auteur de la plainte contre Papa Alé et moi qui nous a condamnés en première instance, il peut vraiment tout se permettre, se sachant couvé par un ‘’père’’ et une ‘’mère’’ pratiquement connus de tous, des observateurs avertis en particulier. Des individus mal intentionnés, toujours les mêmes, ont vite fait de lier ma décision de me retirer du débat politique jusqu’à insinuer que c’est la condamnation dont j’ai été l’objet qui m’a fait prendre peur. J’aurais même pu passer sur de cette idiotie et laisser le soin à la grande majorité de mes compatriote qui me lisent et m‘écoutent depuis au moins trois décennies d’apprécier. Si les présidents Senghor, Diouf et Wade n’ont pas réussi à me faire peur, le délinquant présumé et son protecteur officiel n’y arriveront jamais, jamais.
Me faire peu moi Mody Niang, et me faire renoncer à l’exercice de mes responsabilités politiques et citoyennes pour si peu, il faut être vraiment idiot pour seulement y penser. Seul DIEU peut me faire peur et pas n’importe quel individu. Pas n’importe quel individu qui aurait vraiment d’autres chats à fouetter, si nous vivions dans un pays avec à la tête un président de la République digne de la fonction, une assemblée nationale avec des députés du peuple plutôt que du président de la République, une justice jalouse de son indépendance et l’exerçant en fonction de sa seule conscience, une classe politique et une société civile – une vraie – travaillant à l’émergence d’une forte opinion publique.
D’autres individus mal intentionnés sont allés plus loin encore, en insinuant même que je pourrais rejoindre le camp présidentiel. Il y a un en particulier, qui s’est exilé quelque part (en Égypte je crois), je ne sais pour quelle raison, et à qui il arrive souvent de s’en prendre sans ménagement à des compatriotes, apparemment sans autre objectif que de faire mal, en se laissant aller à des affirmations manifestement sans preuves.
Je connais deux compatriotes dont l’un est décédé, des personnalités très respectées, qui ont été ses cibles. L’attaque facile et méchante contre l’une d’elle a comporté tellement de contrevérités que je lui ai fait une réponse, que j’aurais rendu publique ici, si je ne respectais pas la volonté de la victime. Ce Zorro, ce Lucky Luc des temps modernes ne m’a pas épargné dans ses attaques alors que nous ne nous connaissons point. Je ne sais point ce qu’il fait, ni ce qu’il ne fait pas. Pourtant lui, profite de certaines opportunités pour m’écorcher, parfois vif. Ainsi, le 20 février 2016, Mon ami Mandiaye Gaye, avec qui je partage nombre de mes contributions, les partage lui-même avec ses nombreux contacts. Ce jour-là, notre ami dont je me garde de prononcer le nom était du nombre.
Pour tout commentaire, il se contente de : « Un revenant ! ». On se rappelle que j’étais encore à l’OFNAC. Il se disait, comme nombre de mes compatriotes qui ne lisent pas ou lisent peu, que mon séjour à l’OFNAC m’avait fait boucler le bec, pour employer une expression familière. Il y avait donc une incohérence dans son commentaire : j’étais à l’OFNAC que je quitterai, de mon propre chef, par démission, le 11 mars 2016. Quel était donc le sens de son « Un revenant ! » Nit day wax lumu xam. Pour d’autres qui penseraient comme lui, pendant les 19 à 20 mois que j’ai servi à l’OFNAC, je n’ai jamais cessé de publier mes contributions. C’est d’ailleurs pour ne pas gêner la Présidente de l’Office à qui on commençait à glisser des peaux de banane, que j’ai pris ma décision irrévocable de démissionner, puisque j’étais incapable de la boucler.
Á la suite de ma toute dernière décision de me retirer du débat politique, notre Lucky Luc est vite revenu à la charge. Voici ce qu’il écrit à sa page Facebook : « Mody Niang, chroniqueur, abdique. ‘’Sous la pression de ma famille’’, dit-il. Dont acte. Ça ne me convainc pas. Sénégalais, soucieux de reprendre notre destin en main, continuons avec plus de vigueur le combat. » Donc, pour celui qui tire sur tout ce qui bouge, j’ai abdiqué, en m’abritant derrière la pression de ma famille. Le verbe ‘’abdiquer’’ a plusieurs sens. Il signifie notamment ‘’capituler’’. C’est celui-là qu’il m’applique sûrement. Je ne l’ai donc pas convaincu, ce qui était loin, vraiment loin de mon objectif. J’avais oublié jusqu’à son nom, jusqu’à sa ville d’exil. Et, moi Mody Niang ayant capitulé, il invite les Sénégalais à continuer le combat avec plus de vigueur encore. Le capitulard l’invite à son tour à prendre son courage à deux mains et à venir continuer le combat ici, au pays. Ce sera bien plus efficace.
Un individu de son acabit a été un peu plus courageux que lui en exprimant carrément son idée : il n’est pas impossible que, plus tard, je rejoigne la majorité présidentielle. Je ne perdrai pas beaucoup de temps à répondre à ces idioties. Je me contenterai de rappeler à mes compatriotes, qu’un quotidien de la place avait consacré une réflexion à certains membres de la société civile que le président-politicien aurait neutralisés en les nommant membres de nos différentes institutions (OFNAC, le Conseil économique social et environnemental, le Haut Conseil des Collectivités territoriales, le Haut Conseil pour le Dialogue social, l’Autorité de Régulation des Marchés publics, etc. Dans le texte, j’étais présenté comme membre de la société civile, ayant bénéficié de la ‘’générosité’’ du président-politicien.
Pour lever tout malentendu, j’ai envoyé au quotidien une précision qu’il a choisi de ne pas publier et je ne sais pourquoi. J’ai légèrement modifié l’introduction du texte et l’ai envoyé à des quotidiens et à des sites qui m’ont fait le plaisir de le publier. Je leur exprime ici toute ma gratitude. Voici le texte en question, dans son intégralité :
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« Je ne lui dois rien, et ne lui devrai jamais rien
Dans son édition du 2 mai 2020, un quotidien de la place a proposé à ses lecteurs et à ses lectrices une intéressante réflexion sur les hommes et les femmes de la société civile que le Président de la République nomme comme membres à certains organes de contrôle du pays. Quand on finit de lire avec attention cette réflexion, on a le sentiment que le très modeste Mody Niang a bénéficié de cette confiance du Président de la République. Ainsi, à la page 6, le quotidien passe en revue certaines nominations, notamment celles de Birahim Seck, du Pr Babacar Guèye, de Jacques Habib Sy, etc. Puis, il ajoute : « L’écrivain Mody Niang a eu à siéger à l’Ofnac. » Á la page 7, le quotidien cite longuement M. Moustapha Diakhaté, ancien ministre chef de cabinet du Président de la République. J’en retiens ceci : « (…) En même temps qu’il promeut des gens qui sont connus pour leur engagement par rapport à la bonne gouvernance, en ce qui concerne la suite à donner à ces résultats-là, il n’y a rien. Mais, en politique, la ruse finit toujours par se découvrir. Macky Sall peut neutraliser des personnes, mais il ne peut pas confiner la cause, c’est-à-dire la Bonne Gouvernance. » Et le quotidien de commenter en ces termes : « Surtout, au cas où ç’aurait été l’intention du Chef de l’État, les tentatives de ‘’neutralisation’’ n’auront pas jusque-là les résultats escomptés : Alioune Tine et Mody Niang restent de redoutables critiques de la gestion du régime de Macky Sall. »
Je serais donc des ‘’privilégiés’’ qui ont bénéficié de la confiance du Président de la République, puisque « j’ai eu à siéger à l’Ofnac ». ‘’Siéger’’, selon le Petit Larousse illustré 2012, c’est « faire partie d’une assemblée, d’un tribunal ». Et pour exemple, le dictionnaire propose : « Siéger au conseil régional ». Je n’ai jamais siégé à l’Ofnac, à son assemblée générale, composée de douze (12) membres, nommés par le Président de la République. Or, c’est un secret de polichinelle, le Président Macky Sall ne nommera jamais un Mody Niang à quelque poste que ce soit, et c’est tant mieux. Tant mieux car, même si par extraordinaire il en aurait l’intention, poussé par je ne sais quelle force irrésistible, je déclinerais l’offre. YALLA xam na ko. En ce mois béni de Ramadan, je jure sur le Saint Coran, que je déclinerais catégoriquement l’offre.
Naturellement, c’est fort confortable d’être nommé, par exemple, membre de l’Ofnac pour un premier mandat de trois (ans), susceptible d’être renouvelable une fois, avec une indemnité mensuelle de trois (3) millions de francs CFA. Quand c’est le cas, on doit être pourtant moins à l’aise. En tout cas moi, je serais moins à l’aise pour être précis. Je ne le serais point d’ailleurs en sachant que, de sa création à nos jours, l’Ofnac a remis vingt-cinq (25)) dossiers entre les mains du Procureur de la République. Au moment où je rédige ce texte, les vingt-cinq (25) dossiers dorment sur sa table, en tout cas jusqu’à preuve du contraire. Dans ces conditions, ma conscience ne serait pas tranquille à toucher mensuellement trois millions de francs CFA pendant trois ou six ans, pour rien. Pour vraiment rien. Devant notre SEIGNEUR, serais-je capable de justifier ces dizaines de millions qui auraient dû servir à d’autres priorités. Des priorités qui nous interpellent de partout.
Donc, pour ces raisons, je refuserais catégoriquement toute offre du Président Macky Sall. Avec la très mauvaise gouvernance qu’il met en œuvre depuis huit (8) ans, je refuserais quelques autres offres que ce soit de sa part. YALLA xam na ko, te YALLA kenn mu nu koo nax. Ce qui se déroule sous nos yeux ces temps derniers, me confortent dans mon choix.
En résumé, le Président Macky sall ne m’a jamais nommé à quelque poste que ce soit. Je ne lui dois rien, absolument rien et j’en remercie infiniment notre SEIGNEUR. Je profite aussi de l’occasion qui m’est donnée ici pour remercier de façon insigne une grande dame : Mme Nafy Ngom Keïta, inspectrice générale d‘État, ancienne Vérificatrice générale de l’Inspection générale d’État, ancienne Présidente de l’Ofnac. C’est elle qui m’a fait l’honneur de m’appeler à ses côtés et m’a nommé conseiller spécial chargé des problèmes de l’éducation, puis porte-parole de l’institution, alors que nous ne nous connaissions même pas. Nous nous sommes vus, pour la première fois, lors de la première audience qu’elle m’a accordée, audience au cours de laquelle elle m’a fait part de son intention de me nommer à ses côtés. Elle me rend partout hommage mais moi, ce que je retiens, c’est que c’est une grande dame auprès de qui j’ai beaucoup appris.
Malheureusement, pour des raisons que j’ai déjà largement expliquées dans la presse, j’ai été obligé de démissionner de l’Ofnac le 11 mars 2016, le cœur gros. Avec un autre président que celui qui règne en maître sur le pays depuis huit (8) ans, je serais sûrement resté à ses côtés plus longtemps. »
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C’est donc net et clair : je ne dois rien au président-politicien et ne lui devrai jamais rien. Je n’attends rien, rien de lui, sinon qu’il gouverne mieux notre pays et c’est déjà trop tard. Wallaayi si, par extraordinaire, l’idée lui venait de me proposer un poste de Ministre d’État auprès de lui avec les avantages exorbitants liés à cette fonction (cinq à six millions par mois sans pratiquement rien à faire), DIEU sait que je cracherai avec dédain sur son offre.
Je prends notre SEIGNEUR à Témoin : je préférerais mourir et aller directement en enfer, plutôt que d’accepter son offre. Je le jure sur le Saint Coran.
Pour revenir aux choses vraiment plus sérieuses, au souhait de ma famille élargie et de quelques amis de me voir quitter le débat politique, je les comprends parfaitement : ils ne me veulent que du bien. C’est pourquoi j’ai consenti le très lourd sacrifice d’accéder à leur demande, avec quand même un mince espoir : Je les connais tous, je sais qu’ils sont très raisonnables et savent faire la part des choses le moment venu. Ils ne me veulent que du bien, mais le bien, c’est aussi pour moi le militantisme, le droit d’avoir de temps en temps le regard fixé sur la manière dont mon pays est gouverné. Et il est très, très mal gouverné. Il le sera encore plus dans les trois prochaines années. Croyant avoir réussi l’engagement qu’il avait pris de réduire l’opposition à sa plus simple expression, le seul engagement qu’il a honoré depuis neuf ans, il se fixe désormaiis la réalisation de trois objectifs, de trois scénarii :
1) Réussir à imposer un troisième mandat en comptant sur son décret, sur ses milliards et sur la passivité (supposée) des Sénégalais et des Sénégalaises ;
2) S’il n’y arrive pas, jouer la carte d’un homme ou d’une femme de son entourage qui ferait efficacement face au plus sérieux candidat de l’opposition ;
3) S’il n’en trouve pas, enfourcher le cheval Idrissa Seck et tenter de réunir ce qu’on appelle la famille ‘’libérale’’ et, éventuellement, ce qui restera du Parti socialiste et de l’Alliance des Forces de Progrès autour de sa candidature.
Pour arriver à l’une de ces fins, le président-politicien n’hésitera pas à brûler le pays car, ce qu’il craint comme la peste, c’est la reddition des comptes. Rien que l’affaire Petro-Tim et l’affaire Total pourraient lui valoir la haute trahison et la prison, lui et nombre des siens. L’exploitation du seul rapport de l’Inspection générale d’État qui s’est volatilisé et dont personne n’ose faire état à la Présidence de la République y suffirait.
Dans ce contexte, ma famille comprendra sûrement qu’il me sera difficile, très difficile de rester bouche bée, les yeux fermés et les oreilles bouchées sur tout ce qui se passera d’ici à l’élection présidentielle de février 2024. Elle comprendra que le militantisme fait partie de ma vie, comme peut-être l’air que je respire. Ne me voulant que du bien, elle évitera sûrement de me cloîtrer dans une situation qui pourrait produire le contraire de l’objectif noble qu’elle vise. Á bon entendeur !
Mody Niang
Tract