[Tract] – Le fils d’Idriss Déby Itno, le président tchadien assassiné, Mahamat Idriss Déby, militaire de carrière comme son père qui avait été chef de la puissante garde présidentielle, a pris le pouvoir mercredi 21 avril 2021. L’opposition tchadienne et principalement ses rivaux dénoncent la mise en place du Conseil militaire de transition que certains d’entre eux qualifie de « coup d’État institutionnel ».
La société civile, mais également les principaux partis d’opposition tchadiens n’y sont pas allés avec le dos de la cuiller pour dénoncer ce qu’ils appellent le « coup d’Etat institutionnel ». Et encore, ils ne sont mêmes convaincus par la « Charte de transition » établie par Mahamat and Co.
Des voix se sont élevées pour dénoncer cette procédure des alliés du leader défunt maréchal Idriss Déby Itno, qui ont pensé battre le fer pendant qu’il est chaud en agissant rapidement pour s’assurer que le pouvoir n’échappe à leur contrôle, avec cette « intronisation » de Mahamat, Idriss Déby « fils », 37 ans, comme président et chef d’un conseil militaire de transition, et dissolution du parlement et du gouvernement. « Les Tchadiens n’accepteront pas. Aujourd’hui, c’est toute la rue qui crie : pas de transition militaire, pas de coup d’Etat. Ils doivent (les militaires, ndlr), écouter la raison pour éviter le chaos », a déclaré à la DW Ngarlejy Yorongar, président du parti d’opposition Fédération, action pour la République (FAR), et plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle au Tchad.
En déchirant la constitution du Tchad pour établir une « Charte de transition » définissant une nouvelle loi fondamentale pour le pays qui proclame, mercredi 21 avril, que Mahamat, « occupera les fonctions de président de la République » et sera également à la tête des forces armées, les nouveaux « théoriciens » du pouvoir semblent ne pas interdir expressément aux membres des différents organes de la transition, à savoir le parlement et le gouvernement, de participer aux prochaines élections qui seront organisées.
Pour Mahamat Ahmat Alhabo, secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement, le parti de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, disparu en février 2008: « C’est la même stratégie. Il (Mahamat Idriss Déby) va gérer la transition, il va être candidat, il va être soutenu par la machine de la fraude qui n’a pas été démantelée, qui est là. Et puis, la situation du Tchad n’est pas celle des autres pays. Nous avons des gens qui ont des armes à la main, qui sont à quelques encablures de N’Djamena. On ne peut pas les ignorer. Si on veut chercher des solutions, il faut chercher de bonnes solutions. Des solutions qui peuvent durer. », a-t-il dit sur les ondes de la DW.
Dans cette période de transition qui est censée durer de 18 mois – mais qui peut être prolongée une fois – avant la conduite à des élections démocratiques, les alliés dans la lutte contre le djihadisme dans la région du Sahel, à savoir la France (également ancienne puissance coloniale) les Nations Unies et les Etats-Unis, ont appelé a une transition pacifique et limitée dans le temps.
Toutefois, les partis de l’opposition tchadienne veulent être clairs avec une salve d’avertissements, surtout contre la France, en déclarant qu’aucune ingérence ne serait acceptée. « Les partis politiques mettent en garde les autorités françaises notamment le président français Emmanuel Macron, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et les généraux de l’armée française de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures du Tchad », a précisé, à la DW, Mahamat Bichara, porte-parole de la coalition des partis contestataires.
Pour l’instant, les populations craignent l’avancée des colonies rebelles au nord du pays qui, requinqué par la mort du maréchal Déby, ont menacé de « marcher sur N’djaména.
Pourtant, il y a quelques jours seulement, l’armée, qui déclare avoir perdu cinq soldats, avait revendiqué une « grande victoire » – avec 300 rebelles tués et 150 autres capturés – contre les combattants du Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT).
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