(Tract)- Lors d’un atelier sur la Transparence et la Redevabilité sur les marchés publics pour une mobilisation optimale des ressources publiques au Sénégal, ce mardi 25 mai 2021, Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil a exigé du gouvernement les détails de l’achat de l’avion. D’après lui, il y a un besoin pour les citoyens d’être informés de la façon la plus exhaustive possible sur les montants qui ont été injectés pour l’achat de cet avion.

Pour Birahim Seck, le gouvernement s’efforce de donner des informations sur les montants injectés dans le système éducatif, quand il accorde des exonérations, il donne des informations, quand il donne des financements aux populations dans le monde rural, il donne des informations financières.

« Quand on achète un bien de l’Etat qu’est l’avion présidentiel, c’est un bien des contribuables de l’Etat et les citoyens ont le droit de connaître le montant qui a été injecté et le montage financier qui a été fait pour l’achat de cet avion présidentiel », lance monsieur Seck.

Selon lui,  tout achat public, secret ou pas, doit impérativement passer par le Direction centrale des marchés publics (DCMP). « Le communiqué qui a été produit par le gouvernement du Sénégal, en réalité, ne respecte pas les Sénégalais. C’est un communiqué dont le contenu manque de considération aux Sénégalais. Quand on nous dit que l’avion est vétuste. Cela est un avis politique. Quel est l’avis technique qui justifie la vétusté de cet avion qu’on veut vendre ?

Deuxièmement, tout achat public, secret ou pas, doit nécessairement passer à la Direction centrale des marchés publics (Dcmp). Cette direction est l’organe de contrôle à priori. Est-ce que le gouvernement a saisi la Dcmp ? Quel est l’avis technique prononcé par la Dcmp ? Est-ce que la Dcmp a été impliquée ? Quels sont les avis techniques qui ont été donnés par cette direction centrale ? Là sont des questions légitimes qu’on se pose ? Les sources de financement également. Quelle est la source de financement ? Est-ce que l’avion a été acquis sur la base d’endettement ou sur fonds propres, à travers le Trésor public et dans quel compte ? S’il s’agit de concession ? », s’est interrogé le Coordonnateur de la Section sénégalaise de Transparency International.

«  L’acte que le gouvernement a posé  est antinomique de l’acte 3 du PSE »

Il est revenu sur les sources de financement et se  demande si l’acquisition de l’avion est faite sur endettement ou bien est-ce que l’avion a été acquis sur fond propre à travers le trésor public et dans quel compte. « Je pense qu’aujourd’hui le gouvernement veut se tirer une balle dans la tête parce que l’acte 3 du plan Sénégal émergent consacre la bonne gouvernance et l’acte que le gouvernement a posé hier (dimanche 24 mai) est antinomique de l’acte 3 du PSE », dit-il.

« Le citoyen aujourd’hui ne peut plus être infantilisé en disant qu’on ne peut pas vous donner les coûts parce que c’est un secret. Un montage financier n’a jamais été un secret, à plus forte raison quand il s’agit de l’argent du contribuable. Le citoyen a besoin de savoir combien l’avion a coûté », ajoute Birahim Seck.

« L’argent du contribuable est organisé, qu’il s’agisse des dépenses de marché, des dépenses de contrat, de partenariat, dépenses de concession, il y a des règles qui sont édictées par le législateur. Le citoyen a besoin de savoir, on ne peut plus continuer à infantiliser des citoyens en voulant se cacher derrière le secret alors qu’il n’y a absolument rien de secret », poursuit-il.

« C’est un communiqué qui manque de considération et de respect au peuple sénégalais »

Selon Birahim Seck,  la France où la Cour des Comptes donne, au détail près, le coût des voyages d’Emmanuel Macron. Le coordonnateur du Forum civil évoque la question de la redevabilité et de la transparence. « Il y a un besoin pour les citoyens d’être informés de la façon la plus exhaustive possible sur les montants qui ont été injectés pour l’achat de cet avion. Pourquoi diable a-t-on attendu jusqu’à maintenant pour donner l’information sur l’achat ».

« Qu’est-ce que le gouvernement voulait cacher au peuple sénégalais ? Qu’est-ce qu’il veut continuer à cacher au peuple sénégalais ? Est-ce qu’il y a des commissions qui ont été touchées par certains dans ces transactions financières ? Quel type de convention l’Etat du Sénégal a eu à signer ? Est-ce que dans cette convention, il y a des commissions de service, des commissions de tirage ? s’est-il interrogé.

Les notions de « secret défense » sont désuètes selon Birahim Seck. « Ce sont des notions aujourd’hui désuètes que ce soit au Canada, aux USA ou même en France. Ici au Sénégal, aujourd’hui, même pour l’achat d’ordinateurs, ou la construction de certaines casernes, on nous parle de secret alors qu’il n’y a rien de secret, c’est l’argent du contribuable sénégalais, à plus forte raison s’il s’agit d’un avion présidentiel. Même dans les justificatifs du gouvernement, on nous dit que le coût d’entretien était tellement élevé », dit-il.

« Où est le rapport qui nous donne les montants de ces coûts d’entretien ? Où est le rapport qui nous montre le niveau élevé dont il parle dans le communiqué pour l’entretien de la Pointe Sarène ? Quel est le coût des aéronefs qui ont été loués quand l’avion était cloué au sol ? C’est autant de questions qui attendent des réponses », se pose-t-il des questions. Avant d’ajouter que  « ce communiqué du gouvernement est « infantilisant » c’est un communiqué qui manque de considération et de respect au peuple sénégalais ».

Tract