SENtract – Le leader du Super Diamono va terminer l’année en beauté avec un dîner, le 31 au Radisson Blu. A cette occasion, il a accordé un entretien spécial à Dj Boubs mardi, repris par le quotidien Bësbi-Le jour, le jour de son anniversaire. A bâtons rompus, il a abordé des questions d’actualité comme la Can, le réchauffement climatique, etc.
Le leader du «Super Diamono», Omar Pène est fraîchement rentré de sa tournée internationale où il faisait la promotion de son nouvel et dernier album intitulé «Climat». Ainsi, il prouve l’artiste hors pair qu’il est, très engagé aux combats liés à la jeunesse, le climat social, l’éducation etc. Dans un entretien accordé à Boubacar Diallo, dans le cadre des préparatifs du dîner qu’il organise le 31 décembre, Omar Pène revient sur son actualité, surtout sur le choix de son album. Il respire la forme. Un choix qui, justifie-t-il, s’est fait naturellement parce que les changements climatiques sont devenus un phénomène que tout le monde ressent. «Ce changement de climat a des effets néfastes. A travers ma musique, je sonne l’alerte. Je ne me souviens pas, depuis mon enfance, d’une telle bouffée de chaleur qu’a connu Dakar. Tout cela est dû au réchauffement climatique. En tant qu’artiste, porteur de voix cela nous interpelle», déclare l’artiste chanteur. Poursuivant, il indique avoir aussi été motivé par l’organisation des pays riches qui organisent des forums comme le Cop21 pour parler du climat au moment où rien de concret n’a été fait pour l’éradication de ce phénomène. «Alors que le réchauffement climatique continue de faire des ravages dans le monde, en tant que leader d’opinion, je n’ai que ma voix, qui est un vecteur de communication. Je me suis dit je vais jouer ma partition pour apporter ma pierre à l’édifice avec d’autres voix qui se sont déjà levées pour conscientiser», a-t-il fait savoir avant de lancer un appel aux africains en leur demandant d’être conscient sur le réchauffement climatique et ses conséquences.
«Il faut aussi que le panier de la ménagère soit fourni»
Se définissant comme un panafricaniste, Omar Pène a porté également sa toge pour défendre l’Afrique. Selon lui, ce continent, riche en matière première, ne devrait plus rimer avec pauvreté. «Mon combat : c’est de tout faire pour que la pauvreté soit bannie dans le vocabulaire africain», s’engage-t-il. Pour lui, les africains doivent croire en eux d’autant plus qu’il est impossible d’être riche et pauvre en même temps. «L’Afrique est un continent très riche. Personne ne peut développer notre continent à notre place. C’est à nous de le faire. Pour cela, il faut y croire», plaide-t-il. Oumar Pène croit l’émergence des pays africains surtout à celle du Sénégal. «On a tout pour être un pays émergent. On a des ressources de qualité, mais si on reste toujours pessimiste. On n’y arrivera jamais», regrette-t-il. Pour lui, il faut des infrastructures dans tous les domaines pour parler d’émergence. «Il faut aussi que le panier de la ménagère soit fourni, il faut que le travailleur soit bien payé afin qu’on quitte la pauvreté», a ajouté Omar Pène, prenant exemple sur la Corée du Sud.
«La violence ne règle absolument rien du tout»
Grand défenseur de la paix, Oumar Pène rêvait toujours d’une Afrique sans guère, sans arme comme il l’a chanté dans plusieurs de ses chansons. Mais jusqu’à présent, la stabilité en Afrique souffre encore des coups d’Etat comme ce qui s’est passé tout dernièrement en Guinée et au Mali, entre autres. «Malheureusement, on sera dans une spirale de violence avec les coups d’Etat. Le pouvoir appartient au peuple, c’est le peuple qui décide à travers les cartes d’électeur. Tant qu’on ne comprend pas cela dans certains pays, il y aura toujours des problèmes», se désole-t-il. Avant de relativiser, qu’il y a juste des poches qui restent mais, ça diminue quand même. « La violence ne règle absolument rien du tout, tant qu’il y a des coups d’Etat il n’y aura pas de stabilité dans ce pays. Et on ne pourra pas exploiter les richesses de son pays, il faut éviter les tensions». Parlant des élections, sur un ton taquin, il informe qu’il ne sera pas candidat. Pour lui, les politiciens ne sont pas majoritaires. «Je ne suis pas candidat à cette élection locale», a-t-il dit. Avant de prier pour la sérénité, la paix pour des élections apaisées. «Les politiciens doivent savoir que les sénégalais savent très bien voter. Pour moi, c’est une minorité qui prône la violence, quelqu’un qui croit en soi va aller faire tranquillement sa campagne, rentrer chez lui et attendre les résultats. Les sénégalais savent très bien voter, savent bien ce qu’ils veulent», a-t-il averti.
Il faut toujours penser à sa famille, son entourage
Cependant, adorant les questions d’actualité avec une série de scandales qu’a connue le Sénégal ces derniers jours, le leader du Super Diamono soutient qu’«il faut que les gens sachent raison garder. Quand on vous confie l’argent du peuple, il faut avoir une conscience professionnelle qui va te permettre de mieux gérer les deniers publics. «Lomomoul momou loko». «Éviter des gens qui font monter sur des grands chevaux. La remarque que j’ai faite, au Sénégal, tant que tu donnes de l’argent tu es auréolé partout. Quand tu es rigoureux tu es diabolisé, traité de tous les noms d’oiseaux. Alors, lorsque la boule tourne, ce sont ces derniers qui sont les premiers à vous tourner le dos», fait-il savoir. Et d’ajouter : l’argent du contribuable nous appartient, «il faut être une personne intègre, quand on vous confie une certaine responsabilité, il faut la mériter, préserver sa dignité. Car, c’est lourd de voir ternir son image sous des choses pas nettes, personne ne sera fière dans ta famille. Il faut toujours penser à sa famille, son entourage», conseille le lead vocal du «Super Diamono». Ainsi, il a salué l’arrivée du Ter qui fait souffler une ère de modernité, une aubaine pour le transport. «Cette fluidité, cette rapidité, permettra de décongestionner un peu la ville. Je ne peux que m’en féliciter», déclare-t-il. Par rapport à la soirée du 31 décembre, Baye Pène, comme l’appellent affectueusement ses fans, n’a pas voulu vendre la mèche. Mais il se réjouit que Radisson Blue ait porté son choix sur sa «modeste personne» pour fêter le passage de 2021 à 2022. «Je vais essayer de mériter cet honneur. C’est une motivation et un honneur de jouer car dans ce cadre qui sera fabuleux, magnifique, j’aurai affaire à un autre public le 31. J’y travaille avec le staff, les musiciens pour le choix du répertoire. Des morceaux composaient pour cet événement, je n’en dirai pas plus», renseigne-t-il avec un large sourire. Et d’annoncer qu’en 2022, il va fêter ses 50 ans de musique
«Nous avons un effectif pour remporter avec la Can»
Passionné du sport et du football en particulier, Oumar Pene souhaite que le Sénégal rentre avec le trophée de la Can qui déroule au Cameroun du 9 janvier au 6 février au Cameroun. «Nous avons un effectif qui permet de rentrer avec la coupe, nous avons des joueurs qui talentueux qui évoluent en Europe», dit-t-il. Selon lui, le sélectionneur Aliou Cissé a déjà fait son choix on ne peut pas le changer. «Il faut être uni derrière l’équipe nationale, qu’on garde les critiques pour après car ne sous fait pas avancer. Maintenant après la Can, on peut tirer les conséquences, qu’on respecte le choix de l’entraineur. La meilleure façon d’aider cette équipe, c’est d’union des cœurs, galvaniser nos «Lions», pour espérer rentrer avec la Coupe, Inchallah», a-t-il demandé. Avant de saluer le développement dans les infrastructures sportives.
Adama AIDARA KANTE