(Sentract)- Sa vie se résume à l’Art et à la Culture. Il est un fervent défenseur du théâtre, considéré comme le parent pauvre de la littérature. Lui, c’est Pape Meissa Gueye, artiste comédien, metteur en scène et entrepreneur culturel et porteur de projets. L’homme est un incompris. On ne lui fait pas de cadeau sur les réseaux. Ceux qui le suivent le taxent d’être un nihiliste qui critique pour critiquer. Ce qui, à ses yeux, est loin de la réalité car, confesse-t-il : « Ce qui m’importe, c’est le développement de la Culture en particulier le théâtre ».
Passionné du 4e art, il se souvient des beaux jours du théâtre dans les années 1960 avec la création du Théâtre national Daniel Sorano. A l’époque, le théâtre était vraiment au point culminant, à son apogée. Mais, constate-t-il avec regret : « il a dégringolé ». Ce, ajoute-t-il : « en dépit des multiples infrastructures culturelles ». Il y a des justificatifs à cette chute libre du théâtre. Il s’agit, selon lui, du manque de formation des acteurs et le défaut de création artistique et la carence dans l’innovation. S’y ajoutent le manque de production et de diffusion ainsi que la mauvaise mise en œuvre des politiques culturelles.
Pour lui, avec l’ère du numérique, le théâtre au Sénégal, comme partout ailleurs, est appelé à s’adapter. « Il ne s’agit pas pour moi de dénoncer ou d’établir des diagnostics alarmistes. Je ne cesse de prendre des initiatives qui honorent notre communauté et de formuler des propositions », précise-t-il pour dire que ses critiques sont constructives. S’il ose émettre des critiques sur le théâtre, c’est parce qu’il s’y connaît. PMG, comme l’appellent affectueusement ses amis, est diplômé de l’Ecole Nationale des Arts de Dakar en Octobre 2000. Il est fondateur et Directeur de la Compagnie Théâtre de la Rue. Très inspiré et prolifique, il a, à son actif, plusieurs pièces de théâtre. Parmi celles-ci, on peut citer : « Et si je les tuais tous Madame », « Haute Tension », « Un Nègre à Paris », « Birahima, l’Enfant Soldat », « l’Humanité Plage », « Couple Ouvert à deux Battants », « Moi, Fou d’Afrique », « Vitalibé ».
Metteur en scène, il est aussi l’auteur du livre : « Quelle politique pour la relance du théâtre au Sénégal ? ». Un ouvrage où il met à nu l’état quasi amnésique du quatrième art au Sénégal. Pape Meissa, à travers son art, a traîné sa bosse partout en Afrique et dans le reste du monde. Il a joué au Sénégal et à l’étranger. De Burkina Faso au Tchad, en passant par le Mali, l’Égypte, le Luxembourg, la Belgique, le Canada. Papa Meissa Gueye dirige aujourd’hui l’Association des Métiers du Théâtre du Sénégal (Amthea). En collaboration avec la Ville de Guédiawaye, il est le Directeur du Festival International des Arts de la Scène (Fias). Autres casquettes : il est aussi poète et slameur. D’ailleurs, il est le Directeur du Festival « Nuits du slam » à Dakar. Avec des collègues artistes africains vivant au Sénégal, il a créé l’Association « Rester et Réussir » et occupe le poste de Coordonnateur Général. Cette association a eu à développer de nombreux projets culturels afin d’apporter des solutions à des questions d’ordre social et économique.
Adama Aïdara KANTE avec Besbi
(Sentract)