SENtract / par Amadou Ly Diome (Le Témoin) – Les sept (7) soldats du 5e Détachement sénégalais de la mission de la CEDEAO en Gambie, retenus prisonniers par des rebelles casamançais depuis le 24 janvier dernier ont été libérés, hier, en début d’après-midi et remis à la CEDEAO.
Dans un communiqué en date du lundi 12 février, la Direction de l’Information et des relations publiques des Armées (DIRPA) a pris acte, le même jour, «de la libération des militaires retenus en otages par le MFDC (…) à la suite d’une attaque perpétrée contre une patrouille» dudit détachement. Les prisonniers, indique le communiqué, se trouvent dans un bon état physique général.
Et de poursuivre : «Auparavant, une mission conjointe de vérification de la CEDEAO, des forces de défense et de sécurité gambienne et du Détachement sénégalais en Gambie avait pu confirmer que l’attaque de notre contingent s’était bien déroulée en territoire gambien, contrairement aux allégations propagandistes du MFDC relayées par des médias numériques».
Dans cette affaire dont votre quotidien préféré a révélé, en exclusivité, les dessous dans sa livraison du jeudi 03 février 2021, il faut savoir que contrairement à une opinion bien répandue et qui voudrait faire de Salif Sadio un va-t’en guerre radical, le chef rebelle du mouvement armé est plus que jamais disposé à s’asseoir autour d’une table pour une résolution définitive de ce conflit vieux de plus d’un quart de siècle. En 2009, en intelligence avec César Attoute Badiate, l’autre chef de guerre de la rébellion, Salif Sadio et d’autres de ses lieutenants de la branche armée d’Attika, étaient montés au créneau sur RFI pour tendre la main aux autorités en désignant eux-mêmes leurs propres facilitateurs. Aussi bien Salif Sadio que César Attoute Badiate voulaient en finir définitivement avec cette rébellion. C’est à ce tournant décisif de l’histoire de la rébellion que des manipulateurs qui ont fait de ce conflit un fonds de commerce sous les différents régimes sans jamais rien résoudre sont sortis de leurs trous pour faire de la récupération en promettant tellement de choses qu’ils se sont emmêlés les pinceaux en devenant persona non grata dans le maquis.
Aujourd’hui, ces mêmes personnes vont revendiquer un quelconque rôle dans la libération des soldats prisonniers. Ce qui serait archi faux. D’abord, les prisonniers retenus par le chef rebelle Aboudia ont été remis à Salif Sadio dans le seul but de permettre au rebelle en chef de disposer de cartes maîtresses pour inciter nos autorités à renouer le fil du dialogue pour une sortie de crise définitive. Il s’agissait aussi pour les rebelles d’éviter une attaque imminente de leurs bases par l’armée sénégalaise qui s’était déployée dans la zone où les soldats avaient été faits prisonniers avec une force impressionnante. Il faut dire qu’il n’a jamais été question pour Salif Sadio et les chefs de guerre de Attika de garder indéfiniment des prisonniers encombrants qui, à la longue, allaient devenir de véritables boulets entre leurs mains.
C’est fort de tous ces facteurs que Salif Sadio, au nom de Attika, a remis les soldats prisonniers aux autorités de la CEDEAO ce lundi 12 février. Tout est bien qui finit bien, donc…