SENtract – Le parquet n’a pas attendu l’ouverture du procès prévu, mercredi 28 septembre 2022 (12 heures GMT), pour envoyer au cachot le capitaine Moussa Dadis Camara, Pivi Thiegboro and Co, accusés du massacre commis en 2009.
Sous une forte escorte militaire, peu après 15heures, l’ex-président guinéen et ses co-accusés ont été conduits à la maison centrale de Conakry. Auparavant, les accusés ont été soumis à un bref interrogatoire au Tribunal de première instance de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry.
Toutefois, le Parquet du Tribunal de première instance de Dixinn a fait une mise au point pour expliquer l’envoi en prison des accusés à la veille de leur procès. Selon le procureur du TPI de Dixinn, Alghassimou Diallo, cette mesure a été exécutée en application des articles préliminaires en ses alinéas 1 et 5, 252 du code de procédure pénale.
Pour rappel, ce jour-là, le 28 septembre 2009, plusieurs citoyens et militants de tous les partis politiques guinéens et de toutes les communautés manifestent pacifiquement au stade de Conakry pour protester contre l’annonce du chef de la junte militaire, le capitaine Moussa Dadis Camara, de se présenter à l’élection présidentielle. Cet événement est réprimé dans le sang. Le bilan est lourd : 157 personnes sont assassinées, des dizaines d’autres grièvement blessées, et plus d’une centaine de femmes violées.
Enfin, les victimes qui réclamaient depuis maintenant 13 ans un procès pour leurs bourreaux vont pouvoir faire «cicatriser leurs plaies» provoquées lors du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry.
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