Sen’tract – Les sentiments de frustration dans les rangs de l’Alliance Pour la République (APR) ont touché un autre membre de première heure du parti.
Il s’agit en effet de El Hadj Malick Diop, responsable des jeunes de Gaé, Président du conseil Communal et 1er vice président du conseil régional de la jeunesse de Saint-Louis et « militant authentique de l’APR ».
Ainsi, pour exprimer son mécontentement, ce dernier a adressé une lettre ouverte au Président de la République avec qui il devait avoir une audience.
Voici l’intégralité de la lettre
Monsieur le Président Macky SALL, en date du 12 avril 2021 je vous ai adressé une demande d’audience en mon nom propre comme Conseiller municipal de la Commune de Gaé et au nom des jeunes Républicains de Gaé, du département de Dagana. Le 22 juin de la même année, votre Ministre Directeur de Cabinet politique Monsieur Mahmoud Saleh m’a répondu pour disant que ma demande fera l’objet d’un traitement bienveillant, et que vous entendez lui donner une suite favorable dans les meilleurs délais.
Depuis lors, cela fait bientôt deux ans que nous jeunes de Gaé attendons cette audience qui à l’air d’être rangée dans les tiroirs de l’oubli.
C’est avec une profonde consternation que je vous adresse cette lettre ouverte pour vous dire que à quel point nous sommes meurtris et déçus par cette manque de considération de votre part, car depuis la création de l’APR nous avons été dans tous les combats pour vous offrir les victoires sollicitées malgré l’absence de moyens politiques face à une opposition encore plus perçante.
Le département de Dagana et plus particulièrement la Commune de Gaé sont les rares collectivités territoriales où Benno Bokk Yakaar maintient la majorité des voix à chaque élection, et ce, grâce à l’engagement et à la détermination des jeunes que nous sommes. Cependant, de guerre lasse, nous ne cessons de solliciter votre audience pour vous entretenir des situations ô combien difficiles auxquelles nous faisons face à chaque échéance électorale, et par delà même, vous faire part de nos idées quant aux perspectives qui se dessinent pour notre cher pays.
Monsieur le Président, je pense que l’une des vertus essentielles d’un chef de parti, c’est la capacité d’écoute attentive de ses militants surtout ceux de la base qui n’ont pas la chance de siéger au secrétariat exécutif national où certains responsables ne vous font entendre que leurs doléances crypto-personelles.
Monsieur le Président l’heure est grave !
Lors de votre dernier réunion du SEN, vous avez parlé de la remobilisation du parti avec la vente de 1500000 cartes à travers tout le territoire national et dans la diaspora. C’est une bonne initiative, mais faudrait-il reconsidérer vos militants des premières heures. Ceux-là qui ont cru au projet de yonnu yokkuté au moment où la plus part de ceux qui vous entourent aujourd’hui n’y croyaient pas et cherchaient à vous mettre des bâtons dans les roues.
Monsieur le Président vous connaissez la carte de l’APR, et personne mieux que vous ne connaît les militants authentiques de l’APR partout où ils se trouvent. Un adage wolof dit que celui qui ne sait plus où il va doit retourner d’où il vient.
Je vous lance cet appel solennel pour attirer votre attention sur l’imminence de la rupture du contrat moral qui nous liait depuis 2009. Rien, je dis bien rien et absolument rien ne nous retient plus dans l’APR, ce parti dont nous avons contribué à fonder et qui depuis lors ne nous a pas retourné la pièce de la monnaie de notre engagement et de nos investissements de tous genres.
Votre mutisme face aux interpellations des jeunes de Dagana est pesant, et nous n’entendons plus rester sans rien faire.
Face à l’histoire et devant les hommes, nous prendront toutes nos responsabilités sans regret, car en définitive nous vous avons donné le meilleur de nous même quand il fallait se sacrifier pour vous porter à la tête de ce pays.
Hadj Ludovic