Sen’Tract, tract du Sénégal – Nous étions à la librairie Plumes du Monde avec l’écrivain Elgas, ce jeudi 27 octobre, pour mener une discussion à bâtons rompus autour de son nouveau livre »Inventaire des idoles, le Sénégal de profil » paru dans la nouvelle maison d’édition Sédar, en co-éditions avec l’éditeur français Ovadia.
Dans ce livre, El Hadj Souleymane Gassama alias Elgas revient sur des personnes ou personnalités qui ont marqué leur époque au Sénégal, en Afrique et dans d’autres contrées lointaines.
Ce livre qui est une compilation de chroniques publiées dans la presse sénégalaise notamment à Seneplus et Sentract, dresse le portrait de nombreuses figures aimées, adulées et parfois même idolâtrés. Dans un récit qui sort du style habituel, l’écrivain Elgas connu pour ses diatribes dans la plupart de ses sorties médiatiques et productions intellectuelles ou littéraires, se lance ici, comme dans ses livres précédents, dans un exercice non de destruction mais de déconstruction profonde, en montrant les prouesses, succès et réussite des personnes décrites mais aussi et parfois leurs failles, vices et défauts et surtout le regard que la société porte en elles.
Journaliste, chroniqueur, sociologue de formation et aujourd’hui docteur dans ce domaine, Elgas a peut-être ce privilège de porter deux casquettes qui lui permettent d’avoir une capacité d’analyse qui dépasserait parfois la moyenne.
Dans cet inventaire, la première personne que l’écrivain à consacrer la première place est Ousmane Sonko, le leader du pastef, avec comme titre « l’homme du livre ». Il y en a d’autres comme: Idrissa Seck « Une graine sans fleur », Farba Senghor, Fatou Diome » Le sacre inachevé », Kemi Seba » Black Nihilist », Amadi Ali Dieng, Cheikh Yérim Seck » Urbi et Orbi, Cheikh Amar, Farba Senghor, Coumba Gawlo Seck, Waly Seck, Sadio Mané,
Souleymane Camara international sénégalais, Ndongo Lo, Pacotille, Soda Mama Fall, entre autres personnes.
Au cours de cette discussion très passionnante où il y avait une confrontation d’idées, Elgas, devant un auditoire riche, a tenu et à expliquer avec aisance le choix des idoles présentés, comment le projet est né, pourquoi il est urgent de faire ce genre d’exercice( Chronique portrait) dans un pays où, la non disponibilité d’informations sur des figures remarquables est un fait, dans un espace où la critique n’est pas accepté où le dogmatisme et le fanatisme prend des proportions débordantes. Dans cette même occasion, il a aussi revenu sur sa manière d’écrire, ses objectifs, ses projets littéraires et pourquoi il est très amoureux de la critique. »Critiquer les excès ce n’est pas critiquer l’essence.Parler des débordements, ce n’est pas briser les fondements », dit-il avec le sourire.
Très belliqueux dans l’exercice de l’écriture avec une plume très tranchante et provocatrice, l’écrivain Elgas est parfois traité d’arrogant, de suffisant, et même d’africain francophile vendu mais il tiendrait toujours le haut du pavé et démontre à chaque fois qu’il maîtrise parfois mieux que ses détracteurs la société sénégalaise et africaine. Avec son courage intellectuel rare qui ne serait plus à justifier, l’auteur ne semblerait pas en finir de surprendre.
PS: Les deux citations de Elgas qui m’ont, pour le moment le plus plu dans le livre, c’est la première et la dernière phrase du portrait consacré à Ousmane Sonko et la manière dont il a qualifié l’homme politique Sénégalais, Idrissa Seck » Une graine sans fleur »
Elgas dit à Sonko:
– 1er : « Il y a toujours un risque à (trop) prêcher la probité, d’en être un jour le mauvais élève.
– 2ème : « La seule aide précieuse et urgente pour Sonko, c’est lui insuffler une bonne dose de vices.
Merci encore une fois à Plumes du Monde pour cette grande occasion d’échange et de partage.
Souleymane Elgas à bientôt dans d’autres confrontations.
Lamine Al Amine Diop
Journaliste reporter-chroniqueur, communicateur digital, prête-plume
P.S 2 de Sen’Tract : les chroniques de ce livre d’Elas ont d’abord été publiées sur Sentract.sn, entre 2018 et 2020