Tract – Lieu de sanctions, le tribunal reste également un tempo des faits insolites de nos sociétés. L’Observateur, dans sa parution du jour, raconte l’histoire de ce prévenu qui s’est «dé-fou-lé» sur le représentant du ministère public.
Et pourtant, lors d’une audience à la salle 1 du tribunal des flagrants délits de Dakar, un juge a été averti que le prévenu n’était pas sain d’esprit. La réponse sèche du juge a retenti: «La démence ne se déclare pas. Rien dans le dossier ne le prouve».
Mais les avocats, conscients des réactions de leur client, ne lâchent pas prise. Ils insistent. Ils font tout pour convaincre le juge qui refuse d’entendre… raison.
Alors, ce dernier commence l’interrogatoire : «Vous vous appelez comment?». Le prévenu répond : «Négatif». Le procureur continue : «Vous avez… ans ?» L’interlocuteur lui sert un « Négatif ».
«Vous habitez où ?», lui demande-t-on. «Négatif», répond-il encore. A toutes les questions du juge, le prévenu lui renvoie un : «Négatif». Le procureur, de son siège, l’interpelle : «Mais, répondez correctement aux questions. Qu’est-ce qui vous prend de ne pas répondre aux questions ?»
C’en était trop pour le prévenu, cette interpellation du juge fait déborder le vase. A grands pas, le prévenu s’approche du procureur et, dans une colère noire, lui crache: « Boomako waxaté ma… » (Si tu me le redis, je…). L’injure bourdonne encore dans les oreilles de ceux qui étaient là, dans la salle.
Le cas psychiatrique est tranchant… Le juge suspend l’audience. Jusqu’à nouvelle «ordonnance».
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