Tract – L’année 2022 s’est écoulée en suivant un coure de vie assez varié comme toutes les autres années qui ont précédées.
S’inscrivant à cette réalité, le Sénégal a connu des événements de diverses natures, dans plusieurs domaines.
Ainsi, dans une logique de faire une analyse sociale de l’année 2022, Aboubacar Sadikh BA, Doctorant en Sociologie à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, note :
« L’année 2022 au Sénégal reste une année inoubliable avec le début en triomphe sur le continent avec la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football organisée au Cameroun. Trois ans après leur échec en finale au Caire, les Lions de la Téranga accèdent au titre de champion d’Afrique pour la première fois de leur histoire. Cette victoire a redonné la confiance et la volonté à tout le peuple sénégalais à la gloire éventuelle de nos Lions. Cette année est aussi marquée par la participation de l’équipe nationale à coupe de monde Qatar 2022. Avec tout l’effort consacré, l’équipe a été stoppée par l’Angleterre en huitième de finale. Mais c’était une année d’expérience et de projection future pour l’équipe nationale », a relevé M. BA.
Le sociologue de formation s’énonce :
« Le Sénégal est l’un des pays les plus stables d’Afrique. Cette situation a failli connaître une autre tournure avec les élections législatives qui s’étaient tenues en Juillet. Les élections législatives du 31 juillet 2022 ont créé une situation inédite au Sénégal avec une assemblée nationale sans majorité absolue. Ainsi, nous avons noté une prise de conscience des sénégalais, l’implication de toute une jeunesse sur la sphère politique mais aussi une démystification de l’autorité administrative et judiciaire. Nous avons noté en 2022, que les sénégalais n’ont plus de complexe face à des hommes d’états pour oser leur exposer les tares de la société. Mais également on a vu des jeunes qui n’hésitent pas d’affronter des hommes de tenues dans des manifestations. Ces phénomènes expliquent l’absence absolu de complexe des sénégalais sur les hommes hautement placés. Cette situation est déclenchée par l’émergence des leaders politiques incarnant des postures panafricanistes et patriotiques. Il y’a aussi l’impact de certains rappeurs et ou activistes qui exercent une forte influence chez les jeunes », souligne-t-il.
Et de rappeler :
« Le Sénégal a jusqu’ici été épargné par les violences qui secouent la région en 2022, mais en voyant l’évolution des tensions géographiques et géopolitiques, les agissements des groupes terroristes dans les pays voisins et le trafic transfrontalier risquent d’alimenter l’instabilité si on prévoit des dispositions sécuritaires ».
Evoquant l’aspect économique, le sociologue relève :
« Sur le plan économique, on voit qu’en 2022, l’état du Sénégal a pas mal entrepris des stratégies pour l’emploi des jeunes à travers l’installation des pôles emplois, les financements à travers la DER et la subvention et la mise en focus de la formation technique et professionnelle à travers le 3FPT. Mais on constate que le problème de chômage est toujours mise à jour dans le quotidien sénégalais. Et ceci explique la frustration et déception des jeunes qui ne parviennent pas à s’insérer d’où la présence de manifestations. Entre autres des ménages qui ne parviennent pas à satisfaire les repas quotidiens à cause de la cherté de la vie. La présence des entreprises étrangères qui, selon les populations, freine leurs rendements. Une situation qui constitue également des sources de frustration. Toutefois, la dynamique de la reprise normale de la vie des sénégalais restes compromis par le conflit en Ukraine. Cette situation est due à l’inflation moyenne qui devrait culminer à 5,5 % en 2022, en raison des perturbations commerciales occasionnées par le conflit en Ukraine. En conséquence, les prix de l’énergie et des denrées alimentaires augmentant le plus », a-t-il noté.
Le doctorant en sociologie souligne un fait saillant :
« Les faits saillants sur le plan de la santé en 2022 restent aussi les séquelles de la pandémie. La COVID a considérablement transformé les perspectives économiques, affectant les secteurs du tourisme et du transport. Et le Senegal reste toujours dans une incapacité de retourner la situation à la phase de départ. De ce fait, la reprise économique sera probablement progressive. En 2022, Le rapport de la cours de comptes a relevé des manquements sur la gestion et l’utilisation des fonds du Covid par les autorités étatiques. Ces informations du rapport ont déclenché des polémiques dans les milieux médiatiques et politiques et ont favorisé un mécontentement de toute la population. C’est un cas qui va sûrement entrainer plusieurs actions en 2023 », estime-t-il.
Aboubacar Sadikh BA de conclure :
« En 2022, les projets d’exploitation pétrolière et gazière ont aussi été l’objet de plusieurs polémiques et ont soulevé des débats très houleux dans la sphère publique. L’installation des dispositions pétrolières ont entraînés des tensions entre autorités administratives et population locale (pêcheurs). C’est une situation qui va sûrement susciter des débats en 2023. Partant de tous ces constats, le principal enjeu de développement en 2023 consistera à atténuer l’impact socio-économique de la pandémie tout en provoquant une croissance durable et inclusive. Et pour répondre à cet enjeu, il va falloir repenser à des stratégies de renforcement et de protection du capital humain. Ainsi, la productivité sera stimulée et cela va permettre d’accroître la compétitivité et la création d’emplois en améliorant la connectivité numérique et physique aux niveaux national et régional ainsi que d’augmenter l’efficacité des marchés du travail. L’autre enjeu en 2023 est aussi la promotion du secteur tertiaire et la stimulation de la productivité de l’agriculture et des chaînes de valeur associées ».
Hadj Ludovic