Tract- L’Armée a été déployée à la Place de l’indépendance. Elle s’est même prêtée au maintien de l’ordre. Des militaires ont été aperçus devant des grandes surfaces. A côté, la police et la gendarmerie s’emploient tant bien que mal pour faire régner l’ordre, avec des méthodes parfois incompréhensibles.
Par Malick GAYE – Le bilan de 9 morts reconnu par le ministère de l’Intérieur n’a pas fait reculer les manifestants. Au contraire, on a noté un certain regain de violence dans les rangs des manifestants dans l’après-midi d’hier. Et pour parer à toute éventualité, l’Armée s’est déployée sur le théâtre des manifestations. Positionnée à la Place de l’indépendance, l’Armée ne s’est pas contentée que de protéger les institutions de la République. Des militaires bien armés ont été aperçus devant certains commerces. Pour l’instant, elle se cantonne en ville en attendant l’évolution de la situation. Elle va s’adapter au besoin, informe-t-on.
En attendant, la police et la gendarmerie étaient à pied d’œuvre. A la Cité Apecsy de Yoff, c’est une véritable guérilla urbaine qui a eu lieu. Des jeunes, souvent originaires de Yoff, squattent le quartier. Leur objectif est de «brûler le magasin Auchan» qui est à côté de la Brioche Dorée. Cette partie de Nord-Foire enregistre la présence policière depuis des mois. Face à la détermination des Forces de l’ordre, ces jeunes se terrent dans les ruelles étroites du quartier. Pendant ce temps, ceux qui sont encagoulés s’investissent à épuiser les Forces de l’ordre sur la voie principale. Elles ont usé de gaz lacrymogènes pour les repousser hors de l’intersection. Les vendeuses de cacahuètes en sont les premières victimes. Leurs tables ont servi à faire le feu. Après, ce sont les panneaux publicitaires des coiffeurs qu’ils ont utilisés.
Les limiers, visiblement en sous-effectif, ont été renforcés par deux pick-up L200 remplis de personnes à la corpulence imposante. Ces dernières ne se sont pas embarrassées. Des leur arrivée, elles ont poursuivi les jeunes jusque dans les ruelles. En tenue civile et reconnaissables grâce à leur corpulence, ils ont permis aux limiers d’atteindre les ruelles. Mais, cette situation n’a pas enchanté les riverains. Les policiers ont usé et abusé des gaz lacrymogènes. Qui ont fait sortir la population. «Chef, arrêtez de tirer vos gaz lacrymogènes, vous voyez bien que les jeunes n’habitent pas le quartier et ils ne sont plus là», hurle un habitant du haut de sa terrasse. Une interpellation qui est visiblement tombée dans l’oreille d’un sourd. Le limier libère un gaz lacrymogène tout de suite après. «Avec ça, ils veulent être respectés. Si les manifestations continuent, c’est parce que les Forces de l’ordre le souhaitent. Comment peuvent-elles tirer alors qu’ils n’y a plus de manifestants ?», se demande un habitant. Pendant ce temps, les jeunes ont essayé de brûler des pneus sur la voie publique. Pour les contenir, des grenades assourdissantes ont été balancées.
TRACT (Tract.sn)