Tract-Le Professeur Moussa Baldé, ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation a annoncé pour bientôt la reprise des cours, mais en ligne, après le saccage de plusieurs établissements, à cause des violences nées de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko le 1er juin. Mais cette décision est rejetée par les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour plusieurs raisons.
La décision annoncée hier dimanche, lors de l’émission Grand Jury de la Rfm, a fait débat entre les étudiants. Trouvés aux Parcelles Assainies en train de faire du thé avec ses amis Adama Diarra, en première année au département d’histoire n’a pas assez d’éléments sur les cours en ligne.
« Je ne connais pas de cours en ligne. Je ne l’ai jamais fait. Ce que j’ai toujours connu c’est d’aller à l’école et de voir le professeur devant moi. Mais les cours en ligne, je ne sais pas comment ça va se passer », a dit l’étudiant qui se prépare déjà à aller chez lui dans la région de Tamba (Est) pour passer la fête de Tabaski en famille.
Depuis la fermeture des universités après les violentes manifestations nées de la condamnation de Ousmane Sonko, les étudiants sont dispersés. Ceux-là qui étaient logés au campus social sont retournés dans leurs villages, faute de logements à Dakar.
Ils ne sont pas nombreux à rester encore à Dakar. Pour Fatou Keïta, étudiante en licence 3 au département d’anglais, le souci avec les cours en ligne c’est l’accès à internet.
« C’est vrai que je suis en 3e année, mais on n’a jamais fait de cours en ligne. C’est eux qui vont nous donner des ordinateurs et connexion internet ou quoi ? En plus, ceux qui sont au village n’ont pas accès à internet. Je me demande comment on arrivera à faire des cours en ligne », se demande l’étudiante qui est restée à Dakar pour une formation.
L’Amicale des étudiants de la Facultés des Lettres et Sciences Humaines (AE-FLSH) a tenu à informer les étudiants qu’ « aucune décision allant dans le sens de la reprise n’a encore fait l’objet de concertation». En effet, suite à l’éventualité de la poursuite des cours en ligne évoquée par le MESRI, L’AE-FLSH « rejette catégoriquement cette proposition, estimant que l’enseignement en ligne ne peut pas remplacer l’enseignement en présentiel dans un contexte où la majorité des étudiants n’ont pas accès à l’internet en raison de leur situation dans les villages où la connexion est faible voire inexistante ».