[Putsch au Gabon] ‘Retraité’ et ‘surveillé’, Ali Bongo demande à ‘tous ses amis de faire du bruit encore et encore’

(Arlette Bashizi/The New York Times)

Tract – « Je suis Ali Bongo Ondimba, président du Gabon. » Voici les premiers mots d’Ali Bongo ce mercredi 30 août, quelques heures après sa large réélection et le coup d’État de militaires putschistes ne reconnaissant pas le résultat du scrutin. Il a été placé en résidence surveillée.

 

Le chef des putschistes, Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine du Gabon, a déclaré à nos confrères du Monde, rapporte AFP auteur de cette relation, à propos du président Bongo: «C’est un chef d’État gabonais. Il est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits. C’est un Gabonais normal, comme tout le monde».

Dans ce clip en anglais, Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans, dit envoyer « ce message à tous (ses) amis partout dans le monde pour leur dire de faire du bruit encore et encore ». Il explique avoir « été arrêté » et se trouver « au palais présidentiel », tandis que sa femme et son fils ont été emmenés « ailleurs ».

« Il ne se passe rien, rien du tout. Je ne sais pas ce qu’il se passe alors je vous appelle à faire du bruit, à faire du bruit, à faire du bruit encore », répète le président sortant de 64 ans, au pouvoir depuis qu’il a succédé à son père en 2009 et réélu à 64,27 %. Le Gabon est dirigé depuis plus de 55 ans par la famille Bongo.

 

Le fils d’Ali Bongo arrêté pour « haute trahison »

Le président est « entouré de sa famille et de ses médecins », et l’un de ses fils, Noureddin Bongo Valentin, a été arrêté notamment pour « haute trahison »« détournements massifs de denier publics » et « falsification de la signature » du chef de l’État, ont annoncé les militaires à la télévision d’État lors du putsch. Les militaires n’ont rien dit du sort de son épouse franco-gabonaise Sylvia Bongo Ondimba.

Une série d’arrestations ont également visé six autres hauts responsables du régime, tels le directeur de cabinet du président et son directeur adjoint, des conseillers de la présidence ainsi que les numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG). Une série d’arrestations ont visé six autres personnes.