Tract-Le Premier ministre Ousmane veut opérer de véritables ruptures au niveau des mécanismes de subventions et de financements de l’agriculture. Le chef du gouvernement a annoncé la digitalisation du système de distribution des semences qui sera confié aux forces de défense et de sécurité. Il révèle que plus de 310 milliards Fcfa ont été alloués à l’agriculture depuis 2020 sans que les acteurs puissent en profiter.
« Le Sénégal alloue année après année d’énormes ressources financières à la subvention des intrants agricoles. Sur les années 2020, 2021, 2022 et 2023, une enveloppe globale de 310 milliards a été allouée à l’agriculture sénégalaise. Malheureusement, il faut constater et regretter que ces importants moyens financiers n’aient pas profité aux véritables cibles », a déclaré le Premier ministre, lors d’un conseil interministériel sur la campagne agricole 2024, au centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD) ce vendredi.
Pour Ousmane Sonko, il y a donc lieu d’opérer une « rupture au niveau des mécanismes de subventions et de financements comme aussi sur le ciblage des bénéficiaires ».
D’ailleurs, il indique que les ressources et moyens consentis à l’agriculture iront à ceux qui la pratiquent.
« Nous nous y engageons à partir de cette campagne agricole 2024, qui doit être marquée par l’amorce des ruptures en matière d’organisation et de procédure. C’est ainsi que des efforts seront déployés pour mieux organiser les producteurs tant dans la mise en place de matériels que celles des intrants agricoles », a fait savoir le chef du gouvernement.
Selon lui, ce « nouveau dispositif organisationnel va se développer au-delà de cet hivernage à travers le processus de digitalisation du système de distribution des intrants agricoles et leur sécurisation par les forces de sécurité et de défense ».
Dans cette perspective, le PM annonce l’organisation des sessions de renforcement de capacité sur les nouveaux schémas de financement du secteur agricole.
À terme, poursuit-il, des « mécanismes innovants de financement comme le crédit-bail pour l’acquisition du matériel agricole et le nantissement des stocks seront instaurés dans les banques locales domiciliataires des ressources de l’Etat sous le couvert de la garantie souveraine ou des fonds de garantie mis en place par l’Etat ».
À l’en croire, cette approche innovante permettra de réguler les marchés, d’assurer aux prix rémunérateurs aux producteurs et de garantir le remboursement des crédits.
Comme corollaire à ces mesures, le Premier ministre indique qu’une « approche chaîne de valeurs va assurer des débouchés aux produits agricoles à travers la promotion par l’Etat du Sénégal de champions nationaux pour la transformation, la conservation et la commercialisation des produits agricoles ».