Sur la légitimité et la légalité de la gouvernance en Guinée Bissau, la CEDEAO se rend enfin à l’évidence et reconnaît qu’elle ne peut empêcher la réalité d’être réelle.
La Communaute économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a reconnu la victoire du Général Umaro Sissoco Embalo, à l’issue du deuxième tour de la présidentielle bissau-guinéenne qui s’est tenu le 29 décembre dernier. Pour justifier cette posture, la CEDEAO à travers son organe exécutif note que « la CNE a proclamé à trois reprises les résultats définitifs des élections présidentielles dans les délais prévus ».
« Une de ces proclamations a été faite sous l’égide de la CEDEAO après une vérification des procès verbaux des régions demandée par le comité ministériel de suivi de la crise bissau-guinéenne et toutes ces proclamations ont donné le même résultat », justifie le communiqué de l’institution régionale ouest-africaine, ce jeudi 23 avril. Un sommet des chefs d’État de la CEDEAO par vidéoconférence est en cours aujourd’hui même.
Le communiqué ajoute que les «incompréhensions entre la CNE et la Cour suprême n’ont pas permis de régler ce contentieux électoral qui dure depuis bientôt quatre mois ».
Après avoir reconnu la victoire de l’ancien Premier ministre, la CEDEAO lui demande de « procéder à la nomination d’un Premier ministre et d’un nouveau gouvernement au plus tard le 22 mai, conformément aux dispositions de la Constitution ». La CEDEAO a souligné la nécessité d’engager immédiatement la réforme de la Constitution et la tenue d’un référendum dans six mois afin d’assurer la stabilité du pays.
Umaro Sissoco Embalo, qui ne doutait pas de sa victoire, avait organisé son investiture dès le 27 février, en présence du président sortant et de l’état-major de l’armée. Il avait ensuite pris ses quartiers au Palais présidentiel et nommé un nouveau Premier ministre, Nuno Nabiam Gomes, lui aussi candidat (malheureux) à la présidentielle. Un gouvernement avait été formé dans la foulée. Bon vent à la Guinée Bissau, qui tourne la page du parti historique de la guerre de libération, le PAIGC. Toutefois, le PAIGC pourrait revenir dans le jeu en remportant la majorité législative, aux prochaines élections anticipées que le président Embalo compte organiser pour renouveler l’Assemblée nationale, actuellement contrôlée par le PAIGC.
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