Ceci est un pastiche, en miroir au portrait que Nicolas Sarkozy fait dans ses mémoires d’Abdoulaye Wade, qualifié de « président cyclothymique » (même si « gros travailleur » par ailleurs, et au tempérament « ascétique », à l’inverse « des présidents africains jouisseurs ».
Voici ce que Nicolas Sarkozy aurait pu écrire sur Sarkozy Nicolas ?
« À l’époque, la France était présidée par une aussi étrange qu’intéressante personnalité, moi-même Nicolas Sarkozy. Plus qu’étrange, en fait, l’homme que je suis était surtout trop prévisible dans ses réactions. Vite ébaubi, titulaire d’une maitrise de droit obtenue à l’usure sur les bancs de l’université française, j’étais en même temps assez vite débordé par mes efforts de pensée conceptuelle. Suivre une conversation avec moi exigeait un très grand effort de compréhension. Grand hâbleur, je pouvait être impressionnant lorsque je décrivais mes projets d’OPA sur la gauche, et en même temps complètement cyclothymique avec les personnalités de droite. Il m’arrivait de me renfrogner dans un mutisme complet au souvenir de Cécilia comme de partir dans des colères homériques et sans fin contre un badaud qui m’avait insulté dans rue. Incontestable autocrate pour 90 % de mon activité, je pouvais céder à une des pulsions de mon tempérament de joueur de poker menteur et envoyer un représentant, surtout une représentante, de la diversité dans mon gouvernement. En résumé, le calme n’était pas mon point fort et mon impulsivité notoire faisait toujours redouter le pire aux Français, qui avaient hâte d’avoir l’occasion de ne pas renouveler mon mandat. Je m’aimais bien cependant, car j’admirais mon très long parcours semé de cadavres politiques et de blessés de guerre (dont Pasqua, Séguin, Balladur, Léotard, Chirac…), tout cela au service de mon ambition dévorante, et l’aspect ascétique de ma personnalité car je ne buvais aucune goutte d’alcool et n’avais pas les mœurs de Dominique Strauss-Kahn. Au fond, je n’aimais et ne vibrais que pour ma prochaine réélection suivie de mon troisième mandat . En cela, j’étais très loin du portrait caricatural du président français pressé de jouir de sa pension retraite pour voyager vers tous les pays au soleil sans payer son billet d’avion sur Air France « .
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