Tract- La pression démographique dans la capitale sénégalaise, Dakar, et sa banlieue n’a fait qu’accentuer l’insalubrité. Un véritable goulot d’étranglement pour les populations, assaillies de toutes parts par les tas d’immondices. En effet, la grève illimitée, entamée le jeudi 02 novembre et suspendue le dimanche 5 courant, par les concessionnaires des camions de collectes des ordures pour réclamer le paiement des factures dues par l’Etat, a fini de montrer les limites d’un système de collecte des déchets archaïque.
L’atmosphère est insoutenable à travers les artères de la capitale Sénégalaise. Les ordures de tous ordres ont envahi les rues. Dans la périphérie, précisément la banlieue lointaine, notamment à Keur Massar, Tivaouane Peulh, Niacoulrab entre autres, les «dé-plumeuses» qui jouxtent la route des Niayes dégagent une odeur âcre. Les ordures attendent d’être évacuées par les camions de ramassage, en vain.
En temps normal, les voitures d’évacuation ne passent qu’une fois par jour ou un fois tous les deux jours dans certaines zones pas faciles d’accès. Ce qui est insuffisant pour maintenir les maisons et quartiers propres.Il faut au minimum deux rotations des véhicules pour collecter les ordures. Mais une seule est assurée. Uniquement la matinée. Alors que c’est la soirée que nous avons vraiment besoin des camion», a fait remarquer Moustapha Thioye, propriétaire dé-plumeuse à Niacoulrab, sise au même alignement que le cimetière.
Les conducteurs de charrette, très sollicité lors de ce mouvement, ont installé la pagaille. Car ils déversent leur contenu dans les rues. Par ailleurs, les habitants, très remontés contre ces collecteurs informels (conducteurs de charrettes) et l’unité de dé-plumage installée à côté, ne cachent pas leur amertume. Nous n’avons aucune solution pour délocaliser cette unité dé-plumage. Elle nous cause beaucoup de désagréments. Nos maisons sont envahies par les odeurs des déchets des poulets traités, a déclaré un riverain.
Au marché de Niacoulrab, la situation n’est guère reluisante. Les trois jours de grève des concessionnaires ont été un calvaire pour les populations. Pis, déplore le bouché Seydou Tendeng,le dépôt d’ordures est tout près du marché. Les produits commercialisés ici sont destinés à l’alimentation. Avec la grève, les abords du marché n’étaient pas jolis à voir.
La quantité de déchets produits dans la région de Dakar est estimée à 30.000 tonnes par jour. Un employé de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED), rencontré au pont-bascule, à l’entrée de la décharge de Mbeubeuss, explique cette insalubrité grandissante par la grève. Dans la nuit du jeudi 02 novembre jusqu’au dimanche (05 novembre, ndlr), les concessionnaires étaient en grève. L’Etat leur doit beaucoup d’argent. Donc, vous imaginez la gravité de la situation. Les ménages étouffent à cause des rotations des camions d’évacuation qui ne sont plus assurées. Seul 2% des levées d’ordures, pendant toute cette période qu’a duré le mouvement, ont été assurés.
Pour rendre Dakar propre, selon lui,les travailleurs doivent bénéficier d’une assurance maladies conséquente. Compte tenue des risques auxquels ils sont exposés. Aujourd’hui, avec 23 ans d’expériences, je cours derrière des lunettes que je n’arrive pas obtenir. Alors que je suis myope. En outre, les salaires sont insignifiants, comparés à d’autres secteurs professionnels, a-t-il poursuivi.
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