Alors « Dialogue national » ou « Dialogue politique »? Comment fait-il appeler l’arbre à palabres de Macky Sall qui s’ouvre ce mardi matin, 28 mai, à la salle des banquets du palais présidentiel, pour un marathon d’une journée? Eh, ce sera un dialogue national qui englobe un dialogue politique. Macky Sall avait appelé début avril les ex-présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade à faciliter ce dialogue. Au final, aucune de ces deux personnalités n’en sera. Abdou Diouf a fait la sourde oreille et le dos rond, comme à son habitude lorsqu’il s’agit des affaires internes du Sénégal, depuis son départ du pouvoir en 2000. Le PDS d’Abdoulaye Wade a choisi de boycotter le dialogue national institué pour le mois de mai de chaque année par Macky Sall depuis trois ans. Même si le FRN au sein duquel le PDS est, ira au dialogue national. Comprenne qui pourra.
Le parti démocratique sénégalais avait mis sur la table un certain nombre d’exigences devant faciliter sa participation à ce dialogue.Le PDS de Me Abdoulaye Wade estime n’avoir reçu « aucun écho de Macky Sall par rapport à ces exigences posées » .
Le Front de résistance nationale (FRN) prendra part à ce dialogue, mais « au nom de leurs partis mais pas celui du PDS ». Pourtant, le PDS est encore bel et bien membre du FRN.
Hier lundi, le FRN a publié le communiqué suivant: « La plénière du Front de Résistance Nationale (FRN), s’est réunie le dimanche 26 mai 2019 au sujet du dialogue national et a pris les décisions suivantes :
1 – Une délégation conduite par le Coordonnateur Mamadou DIOP Decroix y représentera le Front.
Monsieur Famara Ibrahima SAGNA est proposé comme Président du dialogue national.
2 – S’agissant des concertations sur le dialogue politique, le FRN a proposé, dans le cadre de la mise en place de la commission cellulaire, les personnalités suivantes : Général Mouhamadou Lamine KEÏTA, Professeur Babacar KANTE, Professeur Serigne DIOP Professeur Kader BOYE , M. Mazide NDIAYE.
Or, rien ne dit que l’octogénaire Famara Ibrahima Sagna sortira de sa retraite paisible pour présider ce dialogue national. Mazide Ndiaye a aussi été récusé par la majorité présidentielle, par la voix de la ministre de la Microfinance Zahra Iyane Thiam. Lequel Mazide Ndiaye a dit n’être candidat à rien du tout.
Il y a ceux qui veulent en être sans y être. Et ceux qui veulent être sans avoir été invités. Comme « le cadre unitaire de l’islam », qui a exigé de participer au dialogue national.
Bref, c’est un bel embrouillamini. Si le président Macky Sall s’est engagé à appliquer toutes les décisions prises lors du dialogue politique et national, rien ne dit que quelque chose de tangible sortira de ce talk-show politique, parti pour être un alignement de dialogues parallèles.