[WOLOFAL] Signification du mot teggin

TRACT – Le teggin veille au respect des protocoles de communication interpersonnelle, en vue d’établir des échanges cordiaux et équilibrés. Cette vertu contribue à affermir le lien social. Elle est visible par l’attitude et le comportement empreints de considération, de courtoisie, de circonspection et surtout de respect à l’égard d’autrui. Elle se reflète à travers l’attention accordée au respect de certaines prescriptions : dire «jàmm nga yendu» («bonjour »), «jërëjëf» («merci»), «jéggal ma», («pardon»), «baale ma» («s’il vous plaît» ou «permettez-moi»), etc., et à l’évitement des interdits (la vulgarité, la grossièreté, tout écart de langage ou attitudes choquantes tel que couper la parole, élever la voix, utiliser des mots blessants, etc.). Écoute et empathie font partie intégrante du teggin.

 

Le teggin se situe aux origines des vertus. C’est lui qu’on enseigne d’abord aux enfants. Il est très important, en ce sens que sa présence ou son absence frappe les premières impressions d’une rencontre et s’incruste dès lors dans la perception qu’on a de l’autre.

Yar (éducation) est utilisé pour les enfants; teggin aura pour les adultes un sens de raffinement dans le langage et le comportement. Quand les wolof disent que «diw dafa sellal lamiñam», cela veut dire qu’on n’entendra jamais sortir de sa bouche des grossièretés. On dit souvent «xalé bu yaradiku momul li mu am, su roté ku yaru mo koy fab» («la possession d’un homme impoli est généralement instable, car ce bien sera toujours récupéré par plus poli que lui»). D’autres vertus prolongent le teggin : am aajo (courtoisie), Yég, weg, naw, fonk (affabilité, considération envers autrui, attention), yitte (courtoisie doublée de serviabilité et de disponibilité).