L’ancien chef d’Etat ivoirien Henri Konan Bédié, 86 ans, a été désigné candidat pour la présidentielle d’octobre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) avec 99,7% des voix à l’issue d’une convention de ce parti, a-t-il annoncé lundi à Abidjan.
Les « résultats provisoires » du vote des délégués dimanche « mettent en évidence mon élection avec un score de 99,7% des suffrages exprimés ». « C’est un véritable plébiscite », a déclaré M. Bédié, président du PDCI, premier parti d’opposition ivoirien, lors d’un bref point de presse à sa résidence d’Abidjan.
« La joie qui m’anime en ce jour est immense. Je suis heureux et fier d’avoir été élu comme candidat du PDCI », a ajouté M. Bédié, qui était candidat unique à cette convention, la seule autre candidature ayant été invalidée avant le vote.
Il a fait état d’un taux de participation de 94,08%.
Au pouvoir de 1993 à 1999, Henri Konan Bédié avait été renversé par un putsch militaire – le premier de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Sa candidature à l’élection présidentielle de 2000 avait été invalidée. En 2010, il était arrivé troisième.
Alors que ses adversaires critiquent son âge avancé pour prétendre de nouveau à la magistrature suprême, M. Bédié a estimé dimanche que « l’âge est un atout ». « Pour nous au PDCI, l’âge (…) réunit l’expérience et aussi la compétence », a-t-il dit.
En se présentant de nouveau à la magistrature suprême, il affirme « remplir une mission de salut public pour restaurer la Côte d’Ivoire ».
« Si nous nous présentons, c’est surtout pour les nouvelles générations », « les jeunes assaillis par le chômage » et « pour esquisser avec eux un avenir meilleur », a assuré le « Sphinx de Daoukro », qui sera le doyen du scrutin présidentiel du 31 octobre.
Le jeu politique a été bouleversé en Côte d’Ivoire par la mort inattendue le 8 juillet du candidat du parti au pouvoir, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et qui l’avait désigné comme dauphin, est indiqué à Jeune Afrique qu’il « n’avait pas d’autre choix que de se représenter » pour un troisième mandat.
Ses adversaires politiques et la société civile lui en contestent le droit, la Constitution n’autorisant que deux mandats. Mais pour le pouvoir, l’adoption de cette nouvelle Constitution en 2016 a remis les compteurs à zéro.
La présidentielle s’annonce tendue, dix ans après la crise post-électorale qui avait fait plus de 3.000 morts.
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