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Nombre inchangé de députés à 165, après crêpage de chignons

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SENtract – L’opposition avait donné son accord pour l’augmentation de 7 nouveaux députés, pour venir se rétracter hier en plénière au moment de voter le projet de loi n°04/2022 modifiant la loi n°2021-35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral. Résultat des courses, le nombre de députés va rester à 165 et les 7 nouveaux sièges vont être tirés de la liste proportionnelle, qui va en compter 53 au lieu de 60.

Après un mois de concertation et 10 heures de débat, le nombre de députés va finalement rester à 165. Le consensus tant chanté par les acteurs politiques sur cette hausse des représentants du peuple à l’hémicycle, ne s’est pas manifesté hier.

En effet, l’opposition et les non-alignés, étant d’accord sur le principe de doter Keur Massar de représentants et d’appliquer l’article 151 du Code électoral qui prévoit au moins 2 députés pour tout département comptant plus de 170 mille habitants, ont émis des réserves sur la hausse du budget de l’Assemblée nationale.

Une situation que la majorité a perçue comme une manœuvre pour bloquer les travaux de la représentation nationale. En conséquence, et tout naturellement, Benno bokk yaakaar a introduit un amendement au projet de loi n°04/2022 modifiant la loi n°2021-35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral.

«L’augmentation du nombre de députés de 165 à 172 pour pourvoir en sièges le nouveau département de Keur Massar et corriger les disparités territoriales dans la représentation nationale, nées d’une forte augmentation de la population dans certaines localités, semble ne pas emporter l’adhésion d’une partie de la classe politique qui souhaite remettre en cause le consensus issu des concertations initiées par le ministère de l’Intérieur sur ce sujet.

Afin d’éviter toute ­polémique, les présents amendements proposent de maintenir le nombre de ­députés à 165 et de diminuer le nombre de députés élus sur la liste nationale pour, à la fois, maintenir les 165 députés et répondre à l’obligation de pourvoir le département de Keur Massar en siège, d’octroyer un siège supplémentaire à ceux ayant atteint 170 000 habitants et corriger les disparités territoriales sus-évoquées.

Amendement n1 A l’article LO. 148, au lieu de «le nombre de députés à l’Assemblée nationale est fixé à 172». Lire «le nombre de députés à l’Assemblée nationale est fixé à 165», a indiqué Seydou Diouf dans l’exposé sommaire des motifs de l’amendement.

L’opposition cherche à se rétracter

Initialement, les députés à l’Assemblée nationale étaient élus à raison de 112 députés dont 97 pour l’intérieur du pays et 15 pour l’extérieur au scrutin majoritaire à un tour dans le ressort du département et 60 députés au scrutin proportionnel sur la liste nationale.

C’est sur cette liste proportionnelle que 7 députés vont être ôtés pour les verser sur la liste départementale. Ainsi, cette dernière va désormais compter 97 et la proportionnelle, 53.

«Comment peut-on défendre une chose et son contraire sur le même rapport ? Vous ne voulez pas d’incident sur le budget. Nous vous proposons d’aller chercher ces 7 députés sur la liste nationale.

Que l’opposition sache ce qu’elle veut. Elle évoque le Protocole additionnel de la Cedeao, mais il n’a jamais été question d’outrepasser les règles.

Il y a consensus sur l’augmentation des députés. Donc, cherchez d’autres arguments», a déclaré, sur un ton moqueur, Awa Guèye de la majorité, répondant à Aïda Mbodj.

Qui a remis en cause la légitimité du mandat des représentants de l’opposition aux concertations, tout en prenant soin d’attirer l’attention sur le respect du Protocole additionnel de la Cedeao.

«Ils n’ont pas pris le mandat de Yewwi, ils ne rendent pas compte à Yewwi. Monsieur le ministre, vous savez ce que vous devez faire pour convoquer Yewwi askan wi (…)

La Cedeao interdit toute modification de la Loi électorale 6 mois avant la tenue d’une élection», a-t-elle déclaré. Une position d’autant plus incompréhensible quand on sait que Aïda Mbodj était l’une des représentants de l’opposition dans les concertations.

«La majorité n’a pas voulu augmenter le nombre de députés lors des concertations. Je ne comprends pas votre attitude.

Vous avez voulu qu’on augmente en prétextant le nouveau découpage. Nous sommes tombés d’accord et vous voulez nous faire jouer le mauvais rôle. C’est Yewwi qui avait proposé d’augmenter les députés.

Désormais, monsieur le ministre, il faut enregistrer les concertations, comme ça ils seront contraints de respecter leurs engagements», a conseillé Anilah Mbengue à Antoine Félix Diome.

Se sentant prise à son propre jeu, l’opposition a finalement demandé une suspension de séance pour se concerter avant le vote de la loi. Elle a finalement souhaité revenir à sa position de départ, à savoir augmenter le nombre de députés. Ce que la majorité a refusé.

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