Tract – Un universitaire et islamologue algérien, Saïd Djabelkheir, va être jugé le 25 février pour offense à l’islam, a-t-on appris mercredi auprès de ce spécialiste du soufisme connu en Algérie.
M. Djabelkheir, qui a recueilli le soutien d’universitaires et de certains hommes politiques, est accusé par sept avocats et un autre universitaire d’« offense aux préceptes de l’islam ».
« J’assume ce que j’ai écrit sur ma page Facebook. Je n’ai jamais porté atteinte à la religion ou au Prophète », a déclaré à l’AFP l’islamologue, estimant que « certains de (m)es propos ont été intentionnellement mal interprétés dans le but de me nuire ».
Diplômé en sciences islamiques, auteur de deux ouvrages traitant de la religion, M. Djabelkheir considère qu’il est « accusé par des personnes qui n’ont aucune compétence en matière de religion ».
Il sera jugé le 25 février au tribunal Sidi M’hamed à Alger. Les plaignants et leurs témoins ont déjà été auditionnés début février contrairement à lui qui n’a pas été entendu par le juge d’instruction.
L’universitaire affirme qu’on lui reproche d’avoir rappelé que le sacrifice du mouton — tradition musulmane — a préexisté à l’avènement de l’islam, et critiqué certaines pratiques comme le mariage précoce des jeunes filles dans certaines sociétés musulmanes.
Ses détracteurs ont estimé qu’il visait le prophète Mahomet qui se serait marié avec Aïcha, son épouse favorite, quand elle avait seulement 9 ans.
Sur les réseaux sociaux, des publications lui reprochent d’avoir dénigré des versets du Coran et des piliers de l’islam comme le pèlerinage à La Mecque.
La loi punit de trois à cinq ans d’emprisonnement et/ou d’une amende « quiconque offense le Prophète ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen ».
L’islamologue, âgé de 53 ans, a déjà été au centre de plusieurs controverses avec des religieux ayant une vision « rigoriste » de l’islam.
Très actif sur Facebook et souvent invité sur les plateaux de télévision, M. Djabelkheir se dit défenseur d’un « islam des Lumières » contre « les tenants d’une lecture traditionaliste prétendant détenir la vérité absolue dans l’interprétation des textes religieux ».
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