[Tract] – La fièvre hémorragique Ebola a provoqué lundi un quatrième décès en Guinée, où les autorités sanitaires, l’OMS et Médecins sans frontières (MSF) mettent en place la riposte pour éviter le scénario catastrophe de l’épidémie de 2013-2016, qui avait fait plus de 11.000 morts en Afrique de l’Ouest.
« Parmi les malades qui étaient hospitalisés à Nzérékoré », en Guinée forestière (sud-est), « nous avons enregistré un décès ce matin. Cela porte à quatre le nombre de décès », a déclaré à l’AFP le directeur-général adjoint de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), Bouna Yattassaye. Une certaine confusion a régné pendant le week-end sur le nombre de victimes.
Samedi, le ministre de la Santé, Rémy Lamah, avait évoqué quatre morts, bilan ramené à trois dimanche par l’ANSS. Les sept personnes infectées officiellement jusqu’ici sont en tout cas membres de la même famille, selon une source proche des autorités sanitaires.
Il s’agit en premier lieu d’une infirmière de 51 ans de Gouécké, localité de quelque 23.000 habitants proche de Nzérékoré, décédée fin janvier. Les six autres personnes tombées malades – son mari, un fils, deux frères, sa mère et sa soeur – ont « séjourné auprès de la défunte et participé à son enterrement non-sécurisé ». Ses deux frères de 38 et 42 ans sont décédés. La quatrième victime est « vieille », selon le Dr Yattassaye, qui n’a pas précisé s’il s’agissait de la mère ou de la soeur. Le mari de l’infirmière, 65 ans, est hospitalisé à Conakry.
Dans « le meilleur des scénarios », les premiers vaccins devraient arriver en Guinée « dans les 72 heures », a dit lundi le représentant à Conakry de l’OMS, Alfred George Ki-Zerbo. La priorité est selon lui de « compléter l’évaluation du risque sur le terrain et d’analyser la dimension transfrontalière ».
Alors que l’ANSS renforce son dispositif d’accueil des malades, Médecins sans frontières (MSF) se prépare également à envoyer une petite équipe expérimentée de médecins, infirmiers et logisticiens, qui veillera en particulier à l’adhésion des populations, selon la responsable de l’opération, Anja Wolz.
« Nous savons que lorsqu’une maladie aussi effrayante est mal comprise dans la communauté, et que des individus arrivent soudainement en donnant des instructions, dans des accoutrements ressemblant à des combinaisons spatiales, cela peut facilement générer une réaction hostile », a-t-elle expliqué à l’Afp qui a fait cette relation.