Nina Razanadravao, 39 ans, a été condamnée vendredi à vingt ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Loir-et-Cher pour les meurtres de ses deux filles de quatre et neuf ans en 2018.
Une peine de trente ans de réclusion avait été requise un peu plus tôt par l’avocat général Frédéric Chevallier, qui avait assuré avoir pris en compte l’altération du discernement exposé par l’expert psychiatre.
« Vous ne condamnerez pas une folle, ou un monstre, mais un être humain ayant commis des actes monstrueux ! », a lancé le magistrat aux jurés.
L’avocate de la défense, Me Schéhérazade Bougrara, s’est dit « satisfaite de la peine prononcée ».
« Elle est justifiée au regard de la personnalité et des troubles que ma cliente avait au moment des faits. Les jurés ont bien pris en compte l’altération de son discernement », a-t-elle estimé.
Lors de sa plaidoirie, Me Bougrara avait demandé aux jurés de ne pas suivre les réquisitions du parquet.
Selon elle, sa cliente « diagnostiquée bipolaire » présentait « un état dépressif franc » qui l’a conduite à commettre le 1er avril 2018 au Gault-du-Perche (Loir-et-Cher) « cet acte monstrueux ». Elle avait demandé « une juste peine » permettant « le rachat et un avenir » pour sa cliente.
Dans le box, en larmes, cette dernière s’est adressée à son ex-époux, également en larmes. « Je regrette! Pardon! Pardon Christian. C’est nos enfants! Je ne sais pas ce que j’ai fait. Pardon du fond du coeur à mes amis! », a-t-elle lancé.
Les trois jours du procès ont été marqués par le témoignage de l’ex-mari, encore sous le choc. Le garde-pêche a relaté avec émotion ce dimanche matin où il a découvert une épaisse fumée qui se dégageait de sa maison, puis le corps de sa belle-fille, morte allongée sur son lit, et celui de sa fille, évacuée par les secouristes, qui n’ont rien pu faire pour la sauver.
« Je souhaite une sanction forte, ça me soulagera de la savoir sous les verrous pour longtemps », a-t-il déclaré à la barre.
Nina Razanadravao avait 27 ans quand elle a épousé son premier mari, domicilié dans le Loir-et-Cher. Ils s’étaient rencontrés à Madagascar, avant de se marier en France puis de divorcer. Sa première fille était née de cette union.
Début 2013, elle avait fait la connaissance du père de sa dernière fille, un garde-pêche résidant au Gault-du-Perche. L’enfant était né en 2014 avant que le couple n’entame une procédure de divorce en 2017.