De 65 000 FCFA la tonne de ciment jusqu’en début d’année courant, elle s’offre à présent sur le marché sénégalais entre 68 000 et 70 000 FCFA, voire plus selon le rayon de couverture. Cette situation de hausse est la même en Côte d’Ivoire, au Ghana et plus dans les pays importateurs comme le Mali, la Gambie, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau où les prix à la tonne sont largement en hausse selon les rayons de couverture.
Le marché de la construction se porte bien comme l’atteste parfaitement la forte demande du ciment. Et ce, malgré l’inflation galopante. Au Sénégal, tout comme en Côte d’Ivoire, la demande est largement supérieure à l’offre et le nombre de cimenteries dans ces deux pays ne cesse de croitre.
Au Sénégal, Sococim Industries, la toute première cimenterie d’Afrique de l’ouest depuis 1948 a vu naître en dix ans seulement deux potentiels concurrents à savoir les Ciments du Sahel depuis 2005 et Dangoté Ciment depuis 2015. Et pourtant le marché intérieur tout comme le marché extérieur est fortement sollicité. Et ce, en dépit de l’inflation persistante. Pour ce qui est du Sénégal, le prix de la tonne de ciment a vertigineusement augmenté.
En 2021, la tonne de ciment qui s’offrait à 60 000 FCFA est passée à 65 000 FCFA, soit une hausse de 5000 FCFA. La dernière hausse en date remonte en mars dernier passant de 65 000 FCFA la tonne à 68 000 FCFA, soit une hausse de 3000 FCFA. Actuellement, la tonne se vend entre 70 000 FCFA et 75 000 FCFA entre Dakar et les régions du centre, voire 80 000 FCFA dans les profondeurs du pays. Cette hausse se justifiait amplement par l’imposition d’une nouvelle taxe, décidée par le gouvernement Sénégalais qui se dit avide de financer l’accès au logement. Mais depuis le déclenchement de la crise sanitaire, et la guerre en Ukraine, les cimentiers justifient la hausse galopante de 70 000 FCFA, voire plus la tonne par l’augmentation du prix des intrants devenus chers.
Au Mali, la capacité de production avoisinant les 2 millions de tonnes de ses 3 cimenteries est loin de satisfaire la demande nationale estimée à 4 millions de tonnes par an. Sur le marché national, la tonne de ciment est passée de 95 000 FCFA à 150 000 FCFA durant la période de l’embargo. Au lendemain de la levée des sanctions, le prix à la tonne a chuté à 110 000 FCFA. Une situation, tout de même difficile pour les petits « gorgorlou Maliens » qui veulent avoir leur toit. En Guinée Bissau, le prix de la tonne de ciment n’est pas à la portée de tous, dans la mesure où une partie du ciment est importée du Sénégal. A ce prix exorbitant au Sénégal, y inclure les coûts du transport la tonne ne peut se vendre moins de 100 000 FCFA.
En Guinée Conakry en l’espace de quelques mois seulement, le prix du ciment a connu une hausse sur les marchés de Labé. De 64 mille francs guinéens, on est aujourd’hui à 80.000 francs guinéens le sac, soit une augmentation de 16.000 francs de plus. La tonne se négocie entre 1.500.000 et 1.600.000 francs guinéens, soit 112 000 FCFA la tonne.
En Gambie, la baisse des tarifs douaniers sur les importations de ciment a positivement impacté le prix de la tonne de ciment. Donc, les prix sont relativement similaires aux prix du ciment au Sénégal. En Côte d’Ivoire, la situation est quasi similaire. En 2011, avec la multiplication d’importants projets d’infrastructures, liés aux nombreux secteurs de plus en plus dynamiques, le marché du ciment a attiré beaucoup d’investisseurs.
Sur un total de 17 sociétés de ciment en activité en Côte d’Ivoire dont 5 géants, le prix de la tonne de ciment CPJ 32.5 à la sortie d’usine est de 73 000 FCFA, en détail à Abidjan. Sur un rayon de 300 Km, la tonne s’offre à 85 000 FCFA et à 90 000 FCFA au-delà. Quant à la tonne de ciment CPJ 42.5, elle coûte à la sortie d’usine 75 000 FCFA dans la capitale, 90 000 FCFA sur un rayon de 300 Km et 95 000 FCFA au-delà. Au Ghana, la hausse est aussi remarquable. Le prix de la tonne de ciment se vend à 96 000 FCFA soit 4800 FCFA le sac.