Après 29 années d’attente, l’Algérie remporte sa deuxième Coupe d’Afrique des nations ! Les Fennecs ont battu le Sénégal ce 19 juillet 2019 au Caire (1-0). Le héros du match est Baghdad Bounedjah, auteur de l’unique but dès la 2e minute. C’est l’apothéose pour cette équipe d’Algérie.
« 1, 2, 3, viva l’Algérie ! » : ce slogan, très repris ces dernières semaines (comme en 2014, quand les Fennecs jouaient la Coupe du monde au Brésil), vous allez sans doute l’entendre encore plus désormais. L’Afrique du foot a un nouveau maître. La couronne de champion d’Afrique, propriété du Cameroun depuis 2017, s’installe au Maghreb pour deux ans. Ce vendredi 19 juillet, l’Algérie a remporté la CAN 2019 en battant le Sénégal en finale (1-0), relate Rfi.
En mars 1990, devant son public, l’attaquant des Fennecs Chérif Oudjani offrait à son pays la première CAN de son histoire face au Nigeria (1-0). 29 ans plus tard, l’ancien buteur a un successeur. Son nom : Baghdad Bounedjah.
Bounedjah enflamme l’Algérie en moins de deux minutes
Au stade international du Caire, sous les yeux d’illustres noms du football tels que Samuel Eto’o, le président de la Fifa Gianni Infantino ou encore Franck Ribéry, la finale de la 32e CAN a démarré sur les chapeaux de roue. Sans le Sénégalais Kalidou Koulibaly, suspendu et en tribunes. Et c’est son remplaçant, Salif Sané, qui a involontairement fait basculer une première fois ce match.
L’Algérie menait sa première attaque avec Baghdad Bounedjah, seul face au défenseur sénégalais, à l’extérieur de la surface. L’attaquant d’Al Sadd repiquait au centre et tentait sa chance, à l’extérieur de la surface. Sané déviait son tir et le ballon prenait alors une trajectoire lobée. Alfred Gomis, lui restait figé… et regardait le ballon retomber dans son but, le long du poteau, sous les yeux incrédules de ses partenaires.
C’était la 2e minute. Très précisément, la finale était lancée depuis 1’20. Et l’Algérie prenait ainsi les commandes du match, avec l’un des buts les plus rapides de l’histoire des finales de CAN. Dans les archives, on retrouve l’Egyptien Ad-Diba (Egypte-Ethiopie : 4-0, CAN 1957) et le Nigérian Segun Odegbami (Nigeria-Algérie : 3-0, CAN 1980) comme buteurs aussi précoces.
Penalty pour le Sénégal, accordé puis annulé
Si séduisante depuis le début de cette CAN, l’équipe de Djamel Belmadi a montré, dans le reste de la première période, un visage qu’on ne lui connaissait pas. Très défensive, l’Algérie a multiplié les fautes (14 dans les 45 premières minutes) et s’est contentée de bien défendre son précieux avantage. Une tactique dangereuse mais payante car à la pause, ce sont bien les Verts qui menaient.
En seconde période, le Sénégal a cru obtenir une occasion rêvée pour égaliser à la 60e minute. Sur un centre de Lamine Gassama, Adlane Guedioura a touché le cuir de la main, et l’arbitre M. Alioum Alioum a désigné le point de penalty. Mais le sifflet camerounais, appelé par ses assistants vidéo, à revisionner l’action et a décidé d’annuler le penalty, Guedioura n’ayant fait aucun geste et ayant gardé son bras le long du corps.
Contraints d’attaquer pour égaliser, les Lions de la Téranga ont redoublé d’effort. M’Baye Niang, lancé par Lamine Gassama, a réussi à dribbler Raïs M’Bolhi mais s’est retrouvé excentré et n’a pu redresser la trajectoire de son tir (66e). Le gardien algérien a ensuite claqué un tir de Youssouf Sabaly qui filait sous sa barre (69e).
Une liesse si particulière pour toute l’Algérie
Les entrées en jeu de Krépin Diatta (59e), M’Baye Diagne (75e) et Keïta Baldé (85e) ont aidé les Sénégalais dans leur mission égalisation. Mais rien n’y a fait. La défense algérienne a plié mais n’a rien cédé. Même quand elle a été réduite momentanément à dix, quand Djamel Benlamri a dû quitter le terrain à cause d’une grosse plaie à la joue, consécutive à un coup de tête involontaire de Sadio Mané, volontaire mais impuissant ce soir.
Calculatrice, organisée, diablement efficace (un tir cadré, un but), l’Algérie a livré le match le moins abouti de sa CAN, mais elle a fait ce qu’il fallait pour gagner. Le Sénégal, cueilli à froid, n’a pas réussi à concrétiser sa domination. Il y a eu trop d’imprécisions, de fautes techniques, et trop peu de réalisme dans les rangs des Lions, à l’image de ce coup franc dangereux que Diatta a envoyé dans les nuages (88e). Comme en 2002, le rêve se brise pour les Lions. A l’époque, lors de la finale perdue face au Cameroun, Aliou Cissé était sur le terrain avec le brassard de capitaine. Cette fois, c’est avec le costume de sélectionneur qu’il s’incline. Le Sénégal est malheureux avec cette seconde défaite en finale ; la quête d’un premier titre de champion d’Afrique se poursuit pour encore au moins deux ans.
Et la liesse peut s’emparer de toute l’Algérie. Revoilà les Guerriers du désert au sommet du continent. Dans le contexte politique que les Algériens traversent, la bande à Belmadi offre à ses supporters une bouffée de bonheur unique. L’Algérie est championne d’Afrique. 1, 2, 3, viva l’Algérie !